SAVARDAN Augustin.

Par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot.

Né en 1792 à La Chapelle-Gaugain (Sarthe), à La Chapelle-Gaugain en 1867. Docteur en médecine ; fouriériste ; un des principaux protagonistes de la tentative de fonder une communauté agricole à Réunion (Texas).

Augustin Savardan passa toute son enfance à La Chapelle-Gaugain (Sarthe), où il alla à l’école. Après le lycée, il suivit les cours de la faculté de médecine de Paris, où il passa son doctorat. De 22 à 28 ans il exerça comme médecin militaire. Fouriériste, il figura parmi les collaborateurs de La Démocratie pacifique et publia diverses brochures de propagande.
Comme ce « vieux phalanstérien à la barbe blanche » avait participé, au début des années 1830 aux côtés de Laverdant*, aux préparatifs d’un projet d’essai phalanstérien à Condé-sur-Vesgre (où il s’agissait de fonder un asile rural d’enfants trouvés), il fut élu secrétaire de la Société de colonisation.
Le 28 février 1855, emportant un matériel considérable, il partit du Havre sur le Nuremberg, en compagnie de 43 autres personnes, afin d’aller prendre part, en tant que colon, à l’expérience de Réunion. Il y arriva autour du 17 juillet 1855 (et non le 15 juin ainsi qu’il le dit dans son ouvrage). Selon sa propre comptabilité, il traita 228 malades en 2 ans ; durée moyenne de maladie plus convalescence, 11 jours ; 5 décès. Il y fit aussi fonction de magistrat, célébrant notamment les mariages. Son nom figure sur une liste des actionnaires de la Société de colonisation de la main de Considerant (n. d.), qui est conservée dans les papiers de ce dernier aux AN, et il fut élu membre du conseil d’administration de la société le 7 août 1855 (Le Devoir, février 1900).
À son arrivée, le comptable A. Simonin* décrivait ainsi Savardan dans son journal intime : « Le Dr Savardan est bien au milieu des colons ; il leur donne l’exemple de l’abnégation, de la frugalité, de l’activité, du travail, de la gaîté et de l’entrain. "
À la même époque, il était complètement ignoré de Considerant*, qui ne daignait même plus le saluer lorsqu’il le croisait. Cela n’empêcha pas Savardan d’aller lui rendre visite pour lui faire part de sa satisfaction suite au discours prononcé à l’occasion du banquet du 7 avril 1856 en célébration de l’anniversaire de Fourier*.
Il était toutefois d’accord avec Cantagrel* et Simonin pour constater la déchéance intellectuelle de Considerant. Pour protester contre ce qu’il estimait être l’incurie de ce dernier, Savardan démissionna (de même que Cantagrel) de ses responsabilités au sein de la colonie le 6 juillet 1856. Ce geste hâta la décision de la gérance d’envoyer sur place Allyre Bureau*. Mais ce dernier tomba à son tour malade et, en février 1857, ce fut Savardan qui fit prévenir Zoé Bureau de l’état dans lequel se trouvait son mari. Le 3 février 1857, il fut désigné pour être membre de la commission consultative chargée de soutenir Bureau dans son travail.
Déçu et amer, il repartit pour Paris durant l’été 1857. Quittant Réunion vers le 17 août, il fit un vaste périple à l’intérieur des États-Unis, passant par Memphis, Chicago, Detroit, New York, où il embarqua le 4 octobre sur l’Ariel à destination du Havre. Le 21 octobre, il était de retour en France. L’année suivante, il publia son livre-témoignage, Un naufrage au Texas (Paris, Garnier, 1858).
Il retourna dans son pays natal, y reprit l’exercice de la médecine, et fut de nouveau élu Maire de sa commune pendant de nombreuses années. Jusqu’à la fin de sa vie, il fit aux cultivateurs de La Chapelle-Gaugain des conférences sur l’hygiène, l’agriculture et l’économie sociale, toujours à la recherche de « voies de transition pratique vers ce bel ordre dont les livres de Fourier lui avaient donné la notion. » Il mourut en 1867 au château de La Chapelle-Gaugain.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37661, notice SAVARDAN Augustin. par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot., version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 31 janvier 2018.

Par Notice reprise et complétée par Michel Cordillot.

ŒUVRES : Outre son Naufrage au Texas déja cité, le Dr Savardan était l’auteur des brochures suivantes. De l’Association appliquée aux communes rurales, 1842. — Monseigneur l’Evêque du Mans et le Phalanstère. Correspondance avec l’évêché , 1847.

SOURCE : Nécrologie, La Science sociale, 16 octobre 1867. — George H. Santerre, White Cliffs of Dallas. The Story of Réunion, the Old French Colony , Dallas, The Book Craft, 1955. — Gabrielle Rey, Le Fouriériste Allyre Bureau, Thèse, Université d’Aix-en-Provence, 1962.

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