FÉLIN Georges

Par Christian Bougeard

Né le 1er septembre 1913 à Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) ; cheminot (ouvrier du matériel) ; résistant ; syndicaliste CGT et militant communiste des Côtes-du-Nord [Côtes-d’Armor], secrétaire du syndicat CGT des cheminots ; conseiller municipal de Saint-Brieuc (1947-1959, 1962-1977).

Fils, petit-fils et neveu de cheminots, Georges Félin obtint son certificat d’études primaires, puis apprit le métier d’ajusteur qu’il exerça d’abord dans une entreprise de matériel agricole et de bâtiment de Plancoët (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). C’est là qu’il adhéra à l’union locale de la CGT en 1936. Durant la période du Front populaire, il adhéra aussi au PCF, en 1935 ou 1936 (sources internes du PCF). Entré à la SNCF en 1938 au dépôt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), au service Matériel comme manœuvre, il suivit la filière ouvrière jusqu’au grade de maître ouvrier.

Travaillant à la gare de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) au début de l’Occupation allemande, Georges Félin fut avec Armand Guillou, l’un des principaux militants à réorganiser le PCF clandestin dans cette ville. Il participa à la propagande du parti chez les cheminots, notamment à la diffusion de l’appel Thorez-Duclos dit du 10 juillet 1940, puis de papillons patriotiques en 1941. De ce fait, il entra précocement dans la résistance communiste et participa aux premiers sabotages à la gare de Saint-Brieuc. Il s’occupait de l’organisation et du recrutement. En 1943, il était membre de l’un des trois triangles de cheminots FTP agissant à la SNCF. Mais en août 1943, la résistance communiste fut partiellement désorganisée par une vague d’arrestations du SPAC de Vichy, consécutive à la trahison d’un cadre du PCF, Léon Renard. Le 7 août 1943, Georges Félin n’échappa à l’arrestation de la police française que grâce à une erreur des policiers qui s’arrêtèrent deux maisons plus loin. Georges Félin partit précipitamment, se cachant d’abord dans la région briochine avant de gagner la Normandie, à Caen et à Fourneville-en-Caux dans le Calvados, puis à Guéret dans la Creuse où il poursuivit une action clandestine.

Revenu à Saint-Brieuc à la Libération, Georges Félin milita à la CGT : secrétaire- adjoint du syndicat des cheminots de Saint-Brieuc dans les années 1950-1960, il siégeait parfois au bureau de l’UD-CGT au milieu des années 1950. Georges Félin fut délégué du personnel à la SNCF à différents niveaux de 1945 à 1965. Il fit partie de la délégation du 4e degré auprès du directeur général de 1950 à 1960.

Georges Félin était aussi un actif militant communiste, membre du comité fédéral du PCF après la guerre, notamment en 1949, mais sans doute dès 1946. Le 11 mai 1950, dans le cadre de la lutte contre la guerre d’Indochine, il participa à l’arrêt d’un train d’armement en gare de Saint-Brieuc et fut des dix emprisonnés à la Santé pendant sept mois. Libéré le 2 décembre 1950, accueilli triomphalement à Saint-Brieuc le 3, Georges Félin et ses camarades furent jugés du 22 janvier au 4 février 1951. Soutenus par une forte mobilisation politique et syndicale, ils furent relaxés. Le 27 mai 1962, Georges Félin devint membre de la commission fédérale de contrôle financier du parti qu’il quitta deux ans plus tard, n’apparaissant plus dès lors dans la direction fédérale du PCF. Il militait dans la cellule de son quartier et écrivait en 1958 dans son bulletin L’Omnibus.

Aux élections municipales d’octobre 1947, candidat en 6e position à Saint-Brieuc sur la liste conduite par le député communiste Marcel Hamon*, Georges Félin fut élu. Il était présenté comme ajusteur à la SNCF et ancien chef de groupe FTP. Réélu conseiller municipal en 1953, mais pas en 1959, il revint siéger de 1962 à 1977 dans les municipalités Mazier* puis Le Foll* (PSU).

Marié, Georges Félin était père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3767, notice FÉLIN Georges par Christian Bougeard, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Christian Bougeard

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — L’Aube nouvelle, 1944-1949. — Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin (1942-1943) », Les cahiers de la Résistance populaire, n° 6/7, décembre 1998. — Alain Prigent et Serge Tilly, « La bataille du rail dans les Côtes-du-Nord », Les cahiers de la Résistance populaire, n° 8/9, octobre 2000. — Dictionnaire des cheminots, notice « Georges Félin » par Pierre Vincent.

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