SAVATIER-LAROCHE Pierre, François

Né à Auxerre, le 6 brumaire an XIII (3 octobre 1805), mort à Auxerre, le 15 mai 1879. Avocat à Auxerre depuis 1832, conseiller municipal de 1837 à 1839, chef du parti « montagnard » à Auxerre et président de « l’Association démocratique » du département de l’Yonne. Conseiller général et représentant du peuple (1849).

Il était d’une vieille famille auxerroise et entra dans la vie politique en 1848. Il se fit remarquer par ses nombreux articles qu’il publia dans L’Union républicaine. Il y exposait le socialisme aux contours indécis qui exerçait alors son attrait sur les esprits. Dans une chronique du 20 septembre 1848, on pouvait lire : « Du socialisme [...] Le mot fait peur, mais non la chose, nous l’affirmons. La plupart de nos concitoyens, les plus rebelles au progrès, font tous les jours du socialisme, comme jadis M. Jourdain faisait de la prose, sans s’en douter. Qui trouve mauvais, par exemple, que l’État possède les routes, les canaux, les chemins de fer, les assurances contre l’incendie et ces vastes exploitations qui dépassent de mille coudées la taille d’un homme ? Eh bien ! en cette partie, l’État s’est substitué à l’individu, il s’est approprié les doctrines du communisme. Qui oserait crier : anathème ! Les crèches et les salles d’asile sont d’invention toute récente, on le croit du moins... Eh bien ! cette création tout humanitaire est empruntée au socialisme ! Nous savons maintes exploitations qui prospèrent sous l’influence des doctrines de Louis Blanc*, c’est-à-dire sous la double idée de l’association et du partage proportionnel des bénéfices... » Savatier-Laroche terminait en indiquant qu’il était républicain parce que la République lui apparaissait comme la forme politique la plus compatible avec « le progrès social sans violence ».
Il fut élu conseiller général de l’Yonne, puis député le 13 mai 1849, par 30.183 voix. Sa carrière politique fut brisée par le coup d’État de 1851. Son nom reparaît, en 1864, à propos d’une perquisition opérée chez lui. Mais, sous l’Empire, il se livrait à des travaux littéraires. Malade à partir de 1854, il passa les vingt-cinq dernières années de sa vie cloué dans son fauteuil. Il fut désolé par les événements de la Commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37671, notice SAVATIER-LAROCHE Pierre, François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

ŒUVRES : Articles de L’Union républicaine, journal d’Auxerre. — Ses livres : Affirmations et doutes, Une semaine, Fables et contes, Profils parlementaires, Profils auxerrois.

SOURCES : Arch. Dép. Yonne, série III M 1. — Annuaire de l’Yonne, 1880, pp. 119-122. — Collection de L’Union républicaine.

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