FÉLIX Georges [Dordogne, SFIO]

Par Francis Colbac

Né le 18 août 1889 à Marsac-sur-l’Isle (Dordogne), mort le 22 octobre 1963 à Arcachon (Gironde) ; cheminot ; syndicaliste confédéré (CGT), militant socialiste SFIO (1920), communiste et à nouveau socialiste (1924), puis pacifiste de la Dordogne ; secrétaire général de la Fédération ouvrière et paysanne des mutilés et réformés.

Fils d’un cheminot, Georges Félix, lui-même employé à la Compagnie Paris-Orléans (PO) adhéra au Parti socialiste en 1912 et fut révoqué de la Compagnie PO en 1920 pour fait de grève, comme son frère Alfred. Après le congrès de Tours, comme la quasi-totalité des militants de la fédération de la Dordogne – tout entière sur les positions de la IIIe Internationale –, il devint membre du Parti communiste. Il fut aussitôt désigné au conseil de la section de Périgueux et, au congrès départemental du 26 février 1922, élu au comité directeur de la fédération. Mais dans le rude affrontement qui s’ouvrait alors au sein de la fédération, il approuva le petit groupe de militants qui s’opposait violemment à la direction et à l’orientation du Parti, notamment sur la question syndicale, et qui fut exclu (Émile Leymarie, Aumard*, Rouleau*). Lui-même fut démis du conseil de la section de Périgueux – aux réunions duquel il n’assistait d’ailleurs plus – en février 1923. Il quitta aussitôt après le PC et adhéra à la SFIO en 1924. Il fut par la suite porté à sa commission administrative, dont il fut membre jusqu’en 1936, et figura sur la liste socialiste aux élections municipales de Périgueux en 1929.

Georges Félix se signala en fait surtout par son activité à la direction de la « Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants », créée en 1918, à partir d’une association fondée en 1916 dans les hôpitaux avec l’appui de la CGT, l’Association Ouvrière des Mutilés. Il était devenu secrétaire départemental en 1920 (il était aussi à cette date vice-président de l’ARAC), poste qu’il conserva sans interruption jusqu’à la guerre. Cette association était devenue « Fédération ouvrière et paysanne des mutilés et réformés », dont le siège était à Périgueux, 2 rue Voltaire. Il en fut secrétaire général de 1928 à 1939 au moins. Il était par ailleurs secrétaire général de la FOP au plan national et le demeura jusqu’à la guerre, siégeant à ce titre à la Confédération nationale des anciens combattants. La fédération était représentée dans les organismes officiels, tel que l’Office national des mutilés, combattants et pupilles de la Nation où elle comptait trois délégués en 1939. Les locaux abritaient par ailleurs la fédération de l’Union des jeunesses pacifistes de France, dirigée par son neveu Christian Félix. Il prit part à ce titre à de multiples réunions et meetings, notamment au début des années 1930, et donna alors à ses interventions une coloration très anticommuniste, ce qui lui valut cette appréciation du Travailleur du Centre-Ouest (l’hebdomadaire communiste) en date du 24 janvier 1931 : « Le souffle révolutionnaire de la jeune FOP s’est éteint sous l’influence de l’arriviste Félix. » Sous son impulsion, la FOP créa en 1929 un dispensaire « d’entraide sociale ».

Georges Félix eut également une importante activité syndicale. Secrétaire depuis 1931 de la section « Cadres et bureaux » du syndicat confédéré des cheminots de Périgueux, il devint en 1936, en tant que membre de la commission administrative de l’Union syndicale du réseau PO, responsable de cette section, et ce jusqu’en 1939. En 1940, après l’exclusion des communistes, il entra à la commission exécutive et au bureau de l’Union départementale des syndicats de la Dordogne.

Après juillet 1940 il fut de ceux qui choisirent la collaboration avec Vichy. Lors d’une réunion décisive de la CE (ou plutôt de ce qu’il en restait), le 20 octobre 1940, il fit partie de la majorité qui décida de rejoindre le « comité de coordination » créé par René Belin avec lequel il correspondit à plusieurs reprises par la suite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3770, notice FÉLIX Georges [Dordogne, SFIO] par Francis Colbac, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Francis Colbac

ŒUVRE : Le Droit des Anciens combattants et victimes de guerre, FOP, s.d., 226 p.

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 20010216/126/3367. — Arch. Dép. Dordogne, 4 M 186, 4 M 192, 4 M 208-209, 1 M 77, 3 M 286. — Le Travailleur du Centre-Ouest. — La Dordogne syndicaliste. — Le Populaire, 19 août 1928. — Le Peuple de la Dordogne. — Union départementale CGT de la Dordogne : un dossier « Collaboration avec Vichy ». — Notes de Gilles Morin.

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