FERRAND Auguste [Haute-Marne]

Par Marcel Henriot

Né à Fleurey-lès-Lavoncourt (Haute-Saône) ; chef de train à la compagnie des Chemins de fer de l’Est à Langres (Haute-Marne) ; syndicaliste CGT et militant socialiste SFIO de Haute-Marne, secrétaire du syndicat des Cheminots de Langres en 1919 ; conseiller municipal de Langres (1919-1925).

Le 3 août 1919, lors du IIe congrès des syndicats de la Haute-Marne tenu à Joinville, une demande de blâme contre Ferrand fut présentée par Pichené, trésorier de l’Union des syndicats de la Haute-Marne, à cause de son attitude au moment de la grève de 24 heures du 21 juillet 1919. Le secrétaire du syndicat des Cheminots de Chaumont, Guillemin, alla plus loin : il réclama sa radiation de secrétaire. Malgré l’opposition du secrétaire adjoint de l’UD, Mary, le congrès adopta la radiation.

La mesure souleva une vive protestation et un cheminot de Langres prit la défense de Ferrand dans L’Égalité socialiste. « Ferrand, dit-il, est la cheville ouvrière du syndicat des Cheminots de Langres ; étant donné la mentalité quelque peu arriérée de ces cheminots, la disparition de Ferrand risque d’entraîner la disparition du syndicat ; d’ailleurs, dit-il encore, la conduite de Ferrand est blanchie par la récente décision du conseil d’administration de l’Union des syndicats du réseau des 10 et 11 août. Ce conseil s’est, en effet, opposé à des sanctions contre les cheminots qui n’avaient pas obéi aux ordres de grève du 21 juillet. » Cette défense eut un résultat, car, en avril 1920, Ferrand manifestait encore son activité comme secrétaire du syndicat des Cheminots.

Non seulement Auguste Ferrand mena une action syndicale, mais il milita aussi comme socialiste. Son élection au conseil municipal de Langres le 30 novembre 1919 le mit en vedette aux côtés de Valton, récemment présenté comme candidat aux élections législatives. Les deux hommes et le jeune étudiant Tomasini, lancèrent dans l’Égalité socialiste du 21 décembre 1919, un vibrant appel pour regrouper les socialistes langrois. L’appel ayant été entendu, 80 adhésions permirent la reconstitution d’un groupe socialiste langrois dont Ferrand fut le secrétaire. Et en janvier 1921, au cours d’une réunion, il prit la parole pour déclarer qu’il était « reconstructeur et qu’il combat[tait] la IIIe Internationale ». Il resta conseiller municipal jusqu’au 2 mai 1925.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3787, notice FERRAND Auguste [Haute-Marne] par Marcel Henriot, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Marcel Henriot

SOURCES : L’Égalité socialiste, 17 août, 24 août, 21 décembre 1919, 4 janvier, 15 février, 9 mai 1920, 16 janvier 1921. — Lettre de la mairie de Langres, 9 janvier 1976.

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