Né en 1899 à Oran (Algérie) ; cheminot, journaliste à l’Humanité ; syndicaliste unitaire (CGTU) et militant communiste d’Algérie.
Pierre Ferrand, cheminot à Sidi-Bel-Abbès, était en 1921-1922 membre de la section communiste de la ville, forte de plusieurs dizaines d’adhérents. et représentée à la municipalité par les sept élus socialistes devenus communistes derrière l’instituteur Maxime Guillon* ; celui-ci fut l’auteur en 1921 de la motion dite de Sidi-Bel-Abbès dénoncée plus tard pour son racisme colonial par l’IC. Pierre Ferrand était, en 1922, trésorier de la section. Employé de la Compagnie de chemins de fer PLM, il devint aussi, la même année, membre de la CE de l’Union CGTU des cheminots d’Algérie puis secrétaire général de l’Union. En octobre 1923, il fut suspendu de son emploi par la direction de la Compagnie PLM. Cette sanction souleva des protestations : une journée de grève, des manifestations et une agitation qui se prolongea. Pierre Ferrand participa encore à la réunion préparatoire du 1er mai 1924 à Sidi-Bel-Abbès en exposant le programme de la CGTU ; ce fut le moment de son départ pour Paris.
Pierre Ferrand fut en effet appelé pour être journaliste à l’Humanité et participa aux réunions de la Commission coloniale du PC. Il écrivit des articles sur la question coloniale dans les Cahiers du bolchevisme, la revue doctrinale, notamment « Du colonialisme au nationalisme ouvrier » (n° 13, février 1925) et « De l’état actuel de la question coloniale pour la France » (n° 14, mars 1925). À la fin de 1924, il était chargé des pages de la chronique « Vie sociale » à L’Humanité, puis en en juillet 1925, il fut nommé directeur de la librairie du Parti communiste à Paris.
Le bureau politique du 14 août 1924 l’avait nommé au comité de rédaction de l’Humanité et celui du 17 décembre 1924, versé à la chronique « vie sociale ». Le 19 octobre 1925, il intervint à la conférence nationale d’Ivry pour proposer une manifestation contre la guerre le 11 novembre. Il écrivit plusieurs articles dans les Cahiers du Bolchevisme, dont « Du « colonialisme » au « nationalisme ouvrier » » (n° 13, 13 février 1925) et « De l’état actuel de la question coloniale pour la France » (n° 14, 1er mars 1925). La police le signalait comme délégué au Ve congrès national du Parti communiste tenu à Lille en juin 1926.
SOURCES : Arch. Wilaya d’Oran, 45 et 56. — Arch. IRM (PCF) Paris, microfilms Commission coloniale bob. 7 série 70 et bob. 64 et 95. Arch. Nat. F7/13090. — IMTh., bobines 64 et 95. — Archives Monatte, op. cit., p. 436. — Le Cheminot algérien, 1922. — La Lutte sociale, 1922-1924. — J. Delorme, mémoire sur les communistes de Sidi-Bel-Abbès, op. cit. — Notice DDBMOF. — Cahiers du Bolchevisme, 1925. — Note de Jacques Girault.