FERRIER Gaston, Eugène

Par Christian Chevandier

Né le 4 février 1898 à Saint-Pierre-d’Allevard (Isère), mort le 2 février 1975 à La Tronche (Isère) ; zingueur ; syndicaliste CGTU, puis CGT puis FO, militant communiste puis socialiste SFIO d’Oullins (Rhône).

Fils d’un ouvrier du textile [l’acte de naissance ne mentionne pas de profession] et d’une ménagère, Gaston Ferrier travailla dans plusieurs entreprises métallurgiques de la région lyonnaise puis s’engagea en 1916. Blessé au front en 1917 et 1918, il eut une brève expérience ferroviaire comme manœuvre en service auxiliaire aux dépôts de Vincennes et de la rue du Charolais à Paris, puis fut démobilisé en avril 1919. Embauché comme mouleur aux ateliers PLM d’Oullins (Rhône) en février 1926, il fut commissionné un an plus tard. Militant à la CGTU et proche du PC dans les années 1920, il gardait de cette expérience un souvenir amer à l’origine d’un anticommunisme éprouvé. Il se syndiqua ensuite à la CGT mais, partisan de l’unité syndicale, intervenait régulièrement dans les assemblées du syndicat unitaire. Adhérent à la SFIO, pacifiste depuis le retour des tranchées, Alexis Ferrier fut parmi les rares « munichois » du syndicat.

À la déclaration de guerre, il tenta en vain de s’engager dans les troupes combattantes puis freina la production pour que « le travail ne profite pas au Allemands » lors de la première occupation de Lyon, et encore en 1943. Il cachait à son domicile, en 1943 et 1944, des personnes recherchées par l’Occupant. Secrétaire adjoint du syndicat légal sous Vichy, partisan de la Charte du travail, il manifesta son opposition aux grandes grèves des ateliers sous l’Occupation (notamment en octobre 1942, avril 1943 et juillet 1944).

Emprisonné le 15 septembre 1944 à la prison Saint-Paul de Lyon à la suite d’une pétition de ses collègues, il y resta 75 jours. Sans être condamné par la justice, il fut exclu de la SFIO et de la CGT en 1945 et muté à Grenoble à l’Entretien, en septembre 1945. Réintégré ensuite à la CGT-FO où il n’exerça aucune fonction régionale ou nationale, il partit en retraite au grade de maître ouvrier le 1er janvier 1953.

Gaston Ferrier s’était marié en mai 1942 à Oullins avec Louise Bocqueraz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3803, notice FERRIER Gaston, Eugène par Christian Chevandier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 11 octobre 2022.

Par Christian Chevandier

SOURCES : Arch. Com. Oullins. — Arch. SNCF de Béziers. — Dossiers de la sous-commission d’épuration d’Oullins. — Procès-verbaux du syndicat des cheminots d’Oullins déposés à la région CGT Rhône-Alpes. — DBMOF, tome 27, p. 348 (Maurice Moissonnier). — État civil.

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