THÉRIN Adolphe, Eugène

Né vers 1822, à Condé, probablement. Socialiste vosgien.

Fils d’un officier supérieur en retraite, Adolphe Thérin étudia au collège de Condé, puis à l’École des Beaux-Arts. On ne sait à quelle époque il vint se fixer à Épinal comme architecte. Ce dut être peu avant la révolution de 1848.
En août 1849, il devint secrétaire de la Commission provisoire issue de l’ancien comité de la Solidarité électorale des Travailleurs qui décida qu’une somme de 4.000 f., divisée en 160 actions de 25 f., était suffisante pour le cautionnement et le fonds de roulement nécessaire à la création d’un journal. Le 8 novembre 1849, Thérin déclara à la préfecture que le journal Le Peuple vosgien serait imprimé par Mougin, à Remiremont, et, le 6 décembre, il modifia sa déclaration en disant qu’il le serait par Méjeat à Rambervillers. L’omission de la déclaration de mutation fut signalée par le préfet au procureur d’Épinal, le 18 décembre. Le nouveau journal semble avoir vécu sans trop de difficultés jusqu’en juillet 1850, date à laquelle Thérin, après une visite à Flocon*, alors aux eaux de Plombières, annonça à la préfecture qu’il passait l’entreprise à Selme-Davenay*.
La collection de ce journal manque aux Archives départementales où il ne reste que les numéros saisis postérieurement à la passation de pouvoirs par Thérin à Selme-Davenay.
Cependant Thérin demeurait surveillé et le sous-préfet de Remiremont l’avait inscrit en 1851 sur la liste des individus suspects par leurs menées socialistes. À la nouvelle du coup d’État du 2 décembre, Thérin réussit, le 4 de ce mois, à entraîner la municipalité, avec son maire républicain, dans une démarche qui amena la révocation du maire, de ses adjoints et de dix-huit conseillers.
Aussi Thérin fut-il l’objet d’une attention particulière de la part de la Commission mixte, qui déclara dans son rapport : « Il formait le lien qui rattachait les socialistes les plus fanatiques aux révolutionnaires qui voulaient se fondre avec eux. » Il fut condamné à l’éloignement momentané du territoire et se réfugia en Belgique. En 1858, la préfecture ignorait sa résidence, et ajoutait néanmoins : « Doit être encore remuant. À surveiller. » Il rentra à Épinal par la suite, car c’est dans cette ville qu’il obtint en 1882 une pension de 800 f. comme victime du coup d’État. Voir Forel Cl.*, Méjeat*, Mougin J.*, Selme-Davenay Ph.*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article38171, notice THÉRIN Adolphe, Eugène, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 septembre 2016.

SOURCES : Arch. Dép. Vosges, 8 bis M 4, 8 bis M 20, 8 bis M 24, 12 M 12. — Le Peuple vosgien : journal de la République démocratique, Épinal, 1849-1851, collection incomplète à la BNF.

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