FILIOL René, Antoine

Par Marie-Louise Goergen, Pascale Quincy-Lefebvre

Né le 17 janvier 1914 à Saint-Flour (Cantal), mort le 2 avril 1993 à Lempdes (Haute-Loire) ; ajusteur puis mécanicien de route ; secrétaire général du syndicat CGT de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; militant communiste, membre du comité fédéral du PCF de la Haute-Loire rédacteur de la Fédération syndicale mondiale ; maire de Lempdes (1971-1985).

Coll. privée Huguette Filiol

Fils d’un serrurier qui travaillait comme ouvrier forgeron chez Michelin, venu à Clermont-Ferrand en 1921, le jeune René Filiol grandit dans cette ambiance particulière créée par le paternalisme de l’industriel. C’est ainsi qu’il fut élève des écoles Michelin avant de passer son CAP d’ajusteur et de se faire embaucher par l’employeur de son père. L’entrepreneur avait, depuis la Première Guerre mondiale, considérablement augmenté la taille de ses activités. Des campagnes de recrutement avaient été réalisées dans les départements voisins avant que les effets de la crise ne se fassent ressentir au début des années trente et que le personnel soit réduit de moitié.

Son père lui inspira les grandes idées sociales et politiques de gauche de son époque. Dès son arrivée chez le caoutchoutier, au début des années trente, René Filiol adhéra à la CGTU et rejoignit le Parti communiste. A l’époque, le syndicat se reconstituait dans une quasi clandestinité. Il était en particulier animé par Robert Marchadier et Henri Verde, tous deux membres du Parti communiste. Après la grève de 1920, engagée par une minorité composée pour partie d’ouvriers espagnols, la vigilance de la direction avait rendu toute vie syndicale très difficile.

Engagé volontaire pour un an par devancement d’appel en avril 1932, René Filiol reprit son travail en mars 1933. Il fut, comme son père et quelques dizaines d’autres militants, licencié de l’entreprise suite à une grève déclenchée le 24 février parmi quelques ateliers de métallurgistes Michelin pour s’opposer au licenciement le même jour d’Henri Verde, le secrétaire de la CGT Michelin, clandestine.
Après les grèves de juin 1936, le patron accepta de reprendre tous les licenciés de février, hormis Verde et Robert Marchadier. Filiol fut repris en novembre mais préféra se faire embaucher comme ajusteur au dépôt SNCF de Clermont-Ferrand au début de 1937. Mobilisé en août 1939, avec affectation spéciale aux ateliers de machines à Oullins (Rhône), il fut démobilisé en décembre 1939. Trois ans plus tard, il fut affecté au personnel roulant. Il profita de sa mobilité professionnelle pour soutenir la Résistance et fit partie, à la Libération, du Comité départemental de Libération au titre du PCF, dont il était membre depuis 1933 ou 1934.

La Libération fut une période d’affirmation de son engagement syndical. En 1948, il accéda au grade de mécanicien de route. Délégué du personnel, à partir de 1952 et jusqu’à sa retraite en 1964, il devint permanent alors qu’il fut amené à assumer la direction du syndicat CGT des cheminots de Clermont-Ferrand. Il occupa ces fonctions durant seize ans.

Militant politique, il fit partie du comité fédéral du PCF de la Haute-Loire au début des années 1960. Au moment de sa retraite, en 1964, la CGT le désigna comme rédacteur à la Fédération syndicale mondiale, ce qui le conduisit à Prague. Il quitta le Tchécoslovaquie en 1965 et s’établit à Lempdes.

Maire de sa commune de 1971 à 1985, il démissionna pour raisons de santé. Il resta néanmoins conseiller municipal jusqu’en 1989. Il fut également candidat aux élections cantonales (vers 1977 ?).

En 1984, il fut nommé chevalier de l’Ordre national du Mérite.

Marié en 1932 à Chamalières (Puy-de-Dôme) avec Marthe Grouix, il fut père d’une fille née en 1932, secrétaire-comptable en retraite, et d’un fils né en 1943, qui est agent commercial.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3831, notice FILIOL René, Antoine par Marie-Louise Goergen, Pascale Quincy-Lefebvre, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 3 décembre 2020.

Par Marie-Louise Goergen, Pascale Quincy-Lefebvre

Coll. privée Huguette Filiol

SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Comités fédéraux du PCF. — La Liberté, 17 février 1964. — La Montagne, 14 avril 1984. — Renseignements communiqués par sa fille, Huguette Filiol. — "René Filiol, maire de Lempdes, Chevalier de l’Ordre national du Mérite", Unité, journal de la CGT du Puy-de-Dôme, n°51, janvier 1984 .— État civil.

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