VALLIÈRE François

Par Jean Risacher, Gauthier Langlois

Né le 29 avril 1808 à Issoire (Puy-de-Dôme), imprimeur typographe, républicain.

François Vallière était le fils de Joseph Vallière, perruquier âgé de 26 ans et de Marie Bonnet son épouse. Son nom est parfois orthographié à tort Vallier.

François Vallière demeurait 17, rue Montorgueil (IIIe arr. ancien, maintenant Ier) lorsqu’il fut écroué à La Force le 6 septembre 1835, pour provocation à la révolte et désobéissance aux lois, et sans doute libéré (écrou rayé) le 25 septembre. Connu comme membre de la Société des Familles, après les arrestations de mars (Armand Barbès, Auguste Blanqui), il fut écroué Sainte-Pélagie le 12 avril 1836, venant de La Force (écrou ?) pour exposition dans un lieu public de signes destinés à troubler la paix publique. Avec Minor Lecomte, Auguste Jardy et Guyonnin, il avait déposé des gerbes sur les tombeaux de Pierre Pépin et Pierre Morey. Ils furent acquittés. Il fut transféré à la Conciergerie le 25 avril pour une raison que nous ignorons. Une copie de son dossier figure dans l’affaire Meunier (attentat du 27 décembre 1836) avec ceux des individus renvoyés par la Cour des pairs devant la juridiction ordinaire, comme inculpés d’être affiliés à des sociétés secrètes. Nous ne connaissons pas les suites immédiates. Il fut ensuite membre de la Société des Saisons et demeurant 7, rue Contrescarpe-Dauphine (XIe arr. ancien, maintenant rue Mazet, VIe). Lors des journées insurrectionnelles de mai 1839, il fut tout de suite arrêté, incarcéré le 14 mai 1839 à La Force pour attentat contre la sûreté de l’État, inculpé d’avoir été l’un de ceux qui auraient tiré sur le colonel Pellion au cours de l’insurrection. Il comparut au procès de la Cour des pairs pour la deuxième catégorie des prévenus et fut condamné, par l’arrêt du 31 janvier 1840 à 10 ans de détention et à la surveillance perpétuelle. Incarcéré à Doullens dès le 4 février 1840, il semble faire preuve « d’un caractère décidé et dont le calme peut cacher autre chose ». Il était étroitement surveillé. Évadé le 13 septembre 1840, repris et condamné à 3 mois de prison supplémentaires, le 1er octobre 1840. Il fut l’un des signataires de la pétition Lombard. Il fut exclu de l’amnistie d’octobre 1844.

Après sa sortie de prison qui dut intervenir vers 1850, il se réfugia à Jersey où il s’y retrouva avec nombre de proscrits dont Victor Hugo. Il participa à leurs activités politiques et notamment, le 11 novembre 1853, à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara le sieur Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III. Il adhéra à la Commune Révolutionnaire fondée à Londres en septembre 1852 par des socialistes révolutionnaires groupés autour de Félix Pyat et Marc Caussidière. Avec Jean-Claude Colfavru et Eugène Alavoine ils constituaient les délégués de cette Commune révolutionnaire à Jersey. C’est à ce titre qu’ils publièrent un pamphlet contre le Second Empire intitulé L’Empire, la famine et la honte. En 1854 il sollicita du Gouvernement britannique un passage gratuit pour l’Amérique mais ne l’obtint pas.

Selon le recensement des habitants de Jersey de 1871, une artiste dramatique française nommé Florentine Vallière résidait à cette date à Saint-Hélier. Elle était veuve et âgée de cinquante ans. Elle pourrait avoir été l’épouse de François Vallière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article38533, notice VALLIÈRE François par Jean Risacher, Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 28 novembre 2020.

Par Jean Risacher, Gauthier Langlois

ŒUVRE : L’Empire, la famine et la honte, Jersey, 12 p.

SOURCES : Archives départementales du Puy-de-Dôme, Acte de naissance de François Vallière. — Bnf, Notice autorité Vallière. Arch. Dép. Paris (Seine), registres d’écrou DY/4 28-10933, DY/8 9-2593, DY/4 46-4402. — Arch. Dép. Somme série Yb15. — Gazette des tribunaux, 5 mai 1836 , octobre 1844. — Cour des pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984, CC 709 D 5 n° 41, CC 725 et CC 729 n° 467 — Ph. Matthey, Les membres des sociétés secrètes républicaines parisiennes sous la monarchie de Juillet, mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe Vigier, Paris X, 1986. — Gazette des tribunaux, 23 août 1851. — A la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Alexandre Zévaès, Les proscrits français de 1848 et de 1851 à Londres (Fin), Revue d’Histoire du XIXe siècle - 1848, année 1924 n° 104, p. 94-114. — Rémi Gossez, « I. Le Comité International Permanent », 1848. Revue des révolutions contemporaines, tome 46, numéro 189, décembre 1951, pp. 97-115. — Robert Sinsoilliez, Marie-Louise Sinsoilliez, Victor Hugo et les proscrits de Jersey, Ancre de marine, 2008, p. 162. — Rémi Gossez, « La proscription et les origines de l’Internationale. 1. Le " Comité international Permanent " », Revue d’histoire du XIXe siècle [En ligne], mis en ligne le 13 octobre 2002.

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