FLOURIOT Yves, Marie

Par Yves Le Floch, Alain Prigent

Né 2 mai 1893 à Goudelin (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), décédé le 4 septembre 1939 à Ploufragan (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; cheminot ; responsable de la CGTU puis de l’union départementale CGT ; secrétaire régional du PCF (1935-1935) ; conseiller municipal de Ploufragan (1935-1939).

Yves Flouriot était le fils de François Flouriot, cultivateur, et d’Hélène Guégan, ménagère. Il connut dans son enfance les difficultés et les misères de la petite paysannerie. Mobilisé en 1914 au 1er régiment colonial, il fut blessé à plusieurs reprises et même gazé. Pacifiste dans l’âme, il adhéra à l’ARAC. Il fut l’un des fondateurs du club de football de Ploufragan, la Section Sportive Ouvrière Ploufraganaise (SSOP) dont il fut le président. Il était également membre de l’association touristique populaire dont le président était le socialiste Jean-Louis Thomas de Binic.
Commis d’ordre à la gare de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), Flouriot était, dans les années 1930, secrétaire de la cellule communiste de cette ville Candidat aux élections législatives des 1er et 8 mai 1932 dans la 2e circonscription de Saint-Brieuc, il recueillit 226 voix sur 23 023 inscrits et 19 661 votants, au premier tour. Son parti maintint sa présence au second tour : ses suffrages tombèrent à 39. Aux élections législatives d’avril 1928, le communiste Le Gall avait obtenu dans la même circonscription 479 voix et s’était retiré au second tour. Au congrès de l’Union locale unitaire du 1er mars 1931, il fut élu membre du bureau en tant qu’archiviste et devint secrétaire, aux côtés de Gaston Dupuis*, au congrès du 25 mars 1934. Il était partisan de la fusion des deux syndicats de cheminots, éventuellement avant même que soit signé un accord entre les Fédérations, et il mena, durant toute l’année 1934, des pourparlers en ce sens avec le syndicat confédéré, lequel syndicat refusa d’entamer un processus d’unification sans l’aval de sa Fédération. On retrouve alors Flouriot dans plusieurs réunions politiques communes à l’extrême gauche, notamment celle du comité local du mouvement contre la guerre, au bureau de laquelle il siégeait le 24 septembre 1932.
Il fut élu au conseil municipal de Ploufragan en 1935 ainsi qu’un autre communiste Mathurin Audren. Il est devint secrétaire de la région du PC en 1935.
En 1936, Yves Flouriot représentait deux petits syndicats (celui des cheminots de Lannion et de Plouaret) au congrès confédéral de Toulouse, et il devint secrétaire adjoint de la nouvelle Union locale unifiée de Saint-Brieuc puis fut élu, au congrès de 1937 de l’Union départementale, membre de la commission administrative et secrétaire adjoint de son bureau. Il continua de jouer cependant les seconds rôles, archiviste de l’UD en 1938, délégué comme porte-parole de la CGT à diverses manifestations, meeting de la CGPT à Guingamp en 1937, premier congrès départemental des vieux travailleurs en 1938, mais demeurant absent pour l’essentiel de la vie de l’organisation syndicale. Par contre, son importance s’accrut au fur et à mesure que s’instituèrent les meetings de Front populaire dotés d’un bureau unitaire car il y était régulièrement le représentant du Parti communiste. Aux élections législatives de 1936, où il avait été candidat dans la première circonscription de Saint-Brieuc, il n’avait recueilli que 2,5 % des voix.
Militant syndical à la CGTU, il devint secrétaire adjoint de l’union départementale CGT lors du congrès de fusion au début de 1936.
Il mourut le 4 septembre 1939, à son domicile au Tertre de La Villette, cité cheminote, au moment où la France entrait en guerre. Dans le cadre de la surveillance des activités communistes, les autorités effectuèrent une perquisition. Selon le témoignage de sa fille, les inspecteurs fouillèrent la maison du défunt. Quelques jours après la date du premier anniversaire de sa mort, le 8 septembre 1940, un rassemblement par ses amis fut organisé au cimetière de Ploufragan. Cet hommage fut l’occasion pour les militants du PC clandestin de commencer à « renouer les fils ». Les autorités préfectorales s’interrogeaient sur le caractère politique de ce regroupement. Louis Guilloux s’est inspiré de lui pour le personnage de Maréchal dans Le Jeu de patience.
Il se maria à Emilienne Cron. Une rue de Ploufragan porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3873, notice FLOURIOT Yves, Marie par Yves Le Floch, Alain Prigent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 11 octobre 2022.

Par Yves Le Floch, Alain Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor 1M361, 1043W31 (rapport du commissaire spécial du 17 septembre 1940).—Arch. dép. Côtes d’Armor 1192W25 (Elections municipales de 1977). —BMP (Bibliothèque marxiste de Paris), bobines 841 et 853, composition de la région des Côtes-du-Nord, mars 1938 et janvier 1939. —Arch. de l’UD CGT des Côtes d’Armor (Cahiers Théo Hamon, 1922-1941). —L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951), N°43, 23 septembre 1945. —Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. —Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. —Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. —Le Maitron, notice de Yves Le Floch in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (DBMOF), période 1919-1939

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