WOLFRUM Hermann

Par René Lemarquis

Né en 1812 à Hof (Haute Bavière), mort le 17 avril 1834 à Paris ; organisateur à Paris de l’Association patriotique allemande.

Employé de commerce à Leipzig, Hermann Wolfrum arriva à Paris en octobre 1829, engagé par un joaillier allemand du nom de Meyer. Après les journées de Juillet 1830, il fut employé deux mois par la maison Chadeaux puis devint courtier en joaillerie. En 1831, au nom de 2 à 300 employés de commerce il fit adresser un témoignage d’admiration aux parlements de Bade et de Bavière pour leur combat contre l’oppression. Il organisa avec, entre autres, Étienne Joseph Garnier-Pagès, Ludwig Börne, Heinrich Heine, Kargl..., l’ « Association patriotique allemande de soutien à la presse libre » dont la première réunion officielle eut lieu le 5 mars 1832 et qui comptait en mai 500 membres. Elle publia un appel aux ouvriers allemands à Paris, en langue allemande, contenant une critique politique et sociale et envoya à la Deutsche Tribüne l’argent collecté en France. Avec la répression dans la Confédération germanique l’organisation se transforma en Association patriotique allemande, dont H. Wolfrum resta un pilier, qui avait pour but la formation et l’information politiques et éventuellement un secours mutuel. De fin août 1832 à janvier 1833, Wolfrum parcourut l’Allemagne du Sud-Ouest pour l’Association. Il acquit une certaine réputation parmi le personnel politique français dont les journaux publiaient les appels. La Fayette, Garnier Pagès, Armand Marrast* prirent part à ses réunions. Le gouvernement de Louis-Philippe, qui craignait des troubles en juillet 1833, le fit arrêter en même temps que 150 autres responsables politiques. Libéré début août, il dut quitter la France malgré les interventions de Garnier-Pagès contre la mesure d’expulsion. En 1833, l’imprimeur A. Mie avait publié, daté du 10 juillet, un prospectus de trois pages, de Wolfrum, Demolière*, Boissaye, C. A. Pulaski, Titot, Worcell, Gardarein, Bigi, intitulé Les Francs-Maçons détenus à Sainte-Pélagie, à tous leurs frères.

Tuberculeux, il revint clandestinement en France le 15 février 1834. Son frère Carl le fit transporter dans une maison de santé du Faubourg-Saint-Martin où il mourut alors que l’émeute d’avril grondait dans le quartier. L’Association patriotique avait été dissoute le 10 avril mais les réunions se poursuivirent dans la Société secrète La Ligue des Bannis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article38986, notice WOLFRUM Hermann par René Lemarquis, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 19 mars 2017.

Par René Lemarquis

SOURCE : Jacques Grandjonc, « Mémoires d’un artisan allemand à Paris (1830-1834). Contribution à l’histoire de l’Association patriotique allemande et de La Ligue des Bannis », Cahiers d’Histoire, Lyon, T. XV-3, 1970, p. 243-257.

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