FREY Camille, Jules, Charles

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 27 mars 1888 à Conchy-les-Pots (Oise), tué par la résistance communiste e 21 mars 1944 à Alfortville (Seine, Val-de-Marne) ; cheminot ; syndicaliste, militant communiste puis membre du Parti ouvrier et paysan français ; maire adjoint d’Alfortville ; membre du comité central du POPF pendant l’Occupation.

Fils d’un boulanger, Camille Frey se maria le 2 mai 1918 avec Marie Galland. Sans enfants, il habitait 2 bis, rue Tiphaine à Paris XVe. Engagé volontaire pour cinq ans, en 1907, au 83e régiment d’artillerie, il fut libéré en 1912 avec le grade de maréchal des logis. Il fut mobilisé pendant le premier conflit mondial et blessé en 1917. Il fut décoré de la Croix de guerre avec palme. À sa libération en 1919, il entra à la Compagnie des chemins de fer PLM. Il était chef de train à la gare de Lyon.
Syndicaliste dès l’âge de 18 ans, il était en 1926 secrétaire adjoint du syndicat unitaire des travailleurs des chemins de fer de Paris PLM (voir Louis Winberg). À cette date, il était également membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Région parisienne. Il fut élu à ce poste en 1927 (voir Nilès*).

Entre 1927 et 1929, entre 1931 et 1933, Frey fut membre de la commission exécutive de la CGTU. En décembre 1934, les Unions unitaire et confédérée des syndicats de cheminots PLM fusionnèrent. Frey fut élu au bureau de l’Union unifiée (voir Fortuné De Payan). Toujours en 1934, il fut candidat de la CGTU au conseil supérieur du PLM (Paris). L’année suivante, il était secrétaire de l’Union CGTU des cheminots du PLM et il fut délégué au congrès CGTU. De 1936 à 1939, il fut secrétaire de la Fédération CGT des cheminots.

Déjà candidat aux élections législatives de 1928 dans la 6e circonscription de Sceaux (Seine), le Parti communiste le présenta aux élections législatives des 1er et 8 mai 1932 à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Sur son nom se rassemblèrent 1 873 suffrages, sur 26 770 inscrits et 22 549 votants. Le candidat socialiste SFIO de Saint-Gilles le devançait avec 2 513 voix et Dumesnil, député sortant, radical indépendant, était élu.

Camille Frey rompit avec le Parti communiste à l’automne 1939, se rallia à la direction de la CGT, et suivit l’itinéraire politique de Marcel Capron, maire d’Alfortville. Il suivit un temps le PPF et fut signataire d’un ordre du jour au sujet de la collaboration parue dans Le Cri du Peuple du 10 janvier 1941, puis rejoignit le POPF (Parti ouvrier et paysan français de Marcel Gitton ) et devint membre de son comité central la même année. Domicilié un temps à Villeneuve-Triage (Seine-et-Oise), il vint à Alfortville en 1942. Il était, devint le 21 février 1942, maire adjoint de cette ville, dans une municipalité désignée par le gouvernement de Vichy. Il signa la deuxième « lettre ouverte » aux ouvriers communistes. Son nom apparaît parmi ceux des collaborateurs de La France socialiste en 1942 (lettre de Marcel Déat à l’ambassade d’Allemagne, 10 janvier 1942).

Retraité de la SNCF en 1943, il était correspondant sportif de la ville pour la commissariat général à l’Éducation et aux sports. Il était gestionnaire du Secours national de la localité.
Camille Frey fut victime d’un attentat mortel, par arme à feu, le 21 (ou 22 ?) mars 1944 à son domicile, 158 rue de Villeneuve, attentat perpétré par la résistance communiste qui tenta à plusieurs reprises, mais sans succès, de tuer Marcel Capron. Sa femme fut blessée à la tête et à la cuisse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4022, notice FREY Camille, Jules, Charles par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13584 et F7/13688, Z6/NL/6919. — Arch. PPo. 83, 300 et 308, 77W640/232676. — Stéphane Courtois, thèse, op. cit., annexe n° 18. — L’Atelier, n° 167, 25 mars 1944. — Comptes rendus des IVe congrès de la CGTU, 1927 et 1931. — Notes de Jean-Luc Pinol. et Gilles Morin. — État civil de Conchy-les-Pots.

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