FUMEAUX Jean

Par Pierre Vincent

Né le 26 novembre 1919 à Soisy-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne), mort le 1er avril 2009 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) ; cheminot, ouvrier de service électrique ; Résistant aux Ateliers de Vitry (Seine, Val-de-Marne) ;syndicaliste CGT, responsable national de la Fédération CGT des Cheminots (1961-1977), militant communiste.

Le père de Jean Fumeaux était employé d’entretien dans un grand magasin et sa mère institutrice. Elle finit sa carrière comme directrice de l’école des filles de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise) et était membre de l’Union des femmes françaises. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, Jean Fumeaux obtint le certificat complémentaire à l’issue du cours supérieur et complémentaire. En octobre 1934, il fut admis comme apprenti aux ateliers de Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) du PO. Il finit son apprentissage en 1937, puis fut mobilisé en 1940 et fait prisonnier à Drancy (Seine). Libéré comme cheminot, il reprit son travail aux ateliers en octobre 1940.

Adhérent de la CGT depuis la fin de son apprentissage, Jean Fumeaux rejoignit les Jeunesses communistes clandestines en décembre 1940 et en devint le responsable à la propagande.

Des années plus tard, il témoigna de cette époque à l’occasion d’une table-ronde (cité par Maurice Choury, p. 47) : « Moi, dit Fumeaux, j’ai été contacté en octobre 1940 par des camarades des ateliers de Vitry. On a reconstitué les Jeunesses communistes : trois triangles de trois. On avait plus de possibilités que les anciens, qui eux étaient ’marqués’. On distribuait les tracts. On prenait la parole dans les queues, dans les bureaux de tabac, au marché aux puces ; cela portait, puisque le 11 novembre 1940, le jour où les étudiants manifestaient à l’Arc de Triomphe, nous, on obtenait un arrêt de travail de dix minutes. On avait ’gonflé’ toutes les machines, on faisait fonctionner les sifflets. On ne pouvait pas faire de rassemblement, chaque compagnon restait à sa place et on arrêtait le travail : silence pendant dix minutes et on reprenait le boulot. La direction de l’établissement passait, et, au hasard, allez hop ! on vous suspendait. Au hasard ! Six camarades ont été suspendus. Alors, il y a eu de l’agitation dans l’atelier et ils ont été forcés de les reprendre. »

En 1942, Jean Fumeaux créa un Comité populaire. Au cœur de l’action clandestine dans les ateliers de Vitry, il participa à des actions de sabotage sur le matériel ferroviaire, en particulier sur les locomotives électriques, ou en détruisant les réserves de lubrifiant (huiles de toutes catégories). Au début de 1944, il devint responsable à la direction des Comités populaires en région parisienne aux côtés de Robert Hernio et de Jules Crapier. En août 1944, il avait en charge un vaste secteur sur la région Nord (Blanc-Mesnil, Drancy, Bobigny, Le Bourget). Il fut, le 10 août 1944, animateur de la grève insurrectionnelle dans ces secteurs et participa le lendemain avec des FTPF à l’organisation d’une puissante manifestation patriotique de la population.

La guerre finie, Jean Fumeaux reprit ses activités aux ateliers de Vitry. Après avoir été reçu à l’examen de chef de brigade d’ouvriers, il fit fonction de chef d’équipe mais, discriminé en raison de ses opinions, fut classé surveillant des installations électriques dans le service SES et finira sa carrière comme agent technique.

En 1945, il faisait partie du conseil syndical des ateliers de Vitry. Nommé en 1946 à Paris-Austerlitz, il devint secrétaire de la Section technique du SES, puis secrétaire de la ST du secteur, occupant des fonctions de délégué catégoriel et de représentant au comité mixte Voie et Bâtiments. En août 1953, il devint secrétaire général du syndicat de Paris-Sud-Ouest (Austerlitz) et le restera jusqu’en 1961. À partir de cette date et jusqu’en 1977, il fut le secrétaire de la Section technique nationale du SES à la Fédération CGT des cheminots. Il siégea alors au conseil national de la Fédération.

À son départ en retraite, il fut élu au bureau national de l’Union fédérale des retraités puis, en 1978, il fit partie de son secrétariat. Pendant cette période, il fut membre de la commission exécutive de la Fédération. Il quitta ses responsabilités nationales en 1985, mais il continua ses activités à la section des retraités de Choisy-le-Roi et fut membre de l’Institut d’histoire sociale CGT du Val-de-Marne.

Sur le plan politique, il fit partie du comité de section du PCF du XIIIe arr. de Paris.

Ils’était marié en 1942 avec Odette Tixier, qui deviendra employée au ministère des Affaires sociales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4057, notice FUMEAUX Jean par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 juillet 2023.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. PPo, SNCF S30. — La Tribune des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Cahiers de l’Institut CGT d’histoire sociale, n° 4 (témoignage). — Maurice Choury, Les Cheminots dans la Baille du Rail, Paris, Perrin, 1970, p. 47. — Robert Hernio, Avant que les cloches sonnent..., Préf. de Bernard Thibault, Postf. de Georges Séguy, Fédération CGT des cheminots, 2000, p. 219. — Notes de Jean-Pierre Bonnet, de Marie-Louise Goergen et de Georges Ribeill. — Renseignements communiqués par Jean Fumeaux.

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