FURSTOSS Émile [parfois orthographié FÜRSTOSS ou FUERSTOSS]

Par Léon Strauss

Né le 20 septembre 1872 à Fessenheim (Haute-Alsace, Alsace-Lorraine annexée, mort à Strasbourg (Bas-Rhin) le 23 mai 1928 ; cheminot ; syndicaliste, secrétaire général de l’Union des syndicats de cheminots CGT, puis CGTU (1920-1924) ; militant social-démocrate, puis socialiste SFIO, puis communiste du Bas-Rhin ; conseiller général du Bas-Rhin (1919-1924).

Fils naturel de Madeleine Furstoss, Émile Furstoss, après un apprentissage de serrurier, émigra en Angleterre puis en Amérique pour échapper au service militaire dans la marine allemande. Il aurait travaillé trois ans dans une plantation de canne à sucre. Rentré en Alsace annexée, il fut arrêté et incorporé, avec un dossier de suspect dans un régiment du génie à Minden (Westphalie). Libéré avec le grade de Vizefeldwebel (sergent), il travailla comme serrurier à Essen (Ruhr) avant de s’établir à Schiltigheim (Basse-Alsace). Ouvrier aux ateliers de Bischheim (Basse-Alsace) et membre du Parti social-démocrate, il fut en 1906 l’un des fondateurs de la filiale alsacienne du Freier süddeutscher Eisenbahnerverband (Union libre des cheminots d’Allemagne du Sud), rapidement interdit par le gouvernement d’Alsace-Lorraine. En 1911, il devint trésorier du nouveau Verband der Eisenbahnarbeiter Elsass-Lothringen und Luxemburg (Union des ouvriers des chemins de fer d’Alsace-Lorraine et du Luxembourg). Pendant la guerre, il resta aux ateliers de Bischheim, où il eut l’occasion de venir en aide aux prisonniers de guerre qui y étaient employés.

Après le retour de l’Alsace à la France, il devint trésorier de l’Union des syndicats de cheminots d’Alsace et de Lorraine CGT créée en 1919. La même année, il figura sur la liste socialiste SFIO pour les élections législatives du Bas-Rhin, qui n’eut aucun élu. En décembre 1919, il fut élu au conseil municipal de Schiltigheim et au conseil général du Bas-Rhin. Le 11 avril 1920, le congrès de l’Union des syndicats de cheminots en fit son président-secrétaire général. Sous son impulsion, cette organisation se prononça pour Moscou et adhéra, en 1922, à la CGTU. Furstoss était aussi devenu secrétaire de la section communiste de Schiltigheim et fut ainsi le premier conseiller général communiste en Alsace. Le 5 mars 1923, le commissaire spécial Bauer perquisitionna à son domicile. En avril 1924, Furstoss abandonna la direction des cheminots unitaires et fut élu président d’honneur de l’Union. Il était resté membre du comité exécutif et délégué du personnel. Il fut battu aux élections cantonales de 1925 par un radical. Signataire d’un appel séparatiste du Comité d’action du congrès ouvrier et paysan d’Alsace et de Lorraine (8 juin 1926), il fut révoqué le 20 juillet 1926 par le directeur du réseau d’Alsace et de Lorraine Bauer sur proposition du conseil d’enquête. Cependant, il fut réintégré dans son ancien poste le 1er septembre 1927 quelques mois avant son décès. Il avait épousé une Allemande, Lina Hermining, née à Holzhausen (Prusse) le 9 août 1869. Leur fils, Joseph Auguste Furstoss, né à Schiltigheim le 16 février 1905, était secrétaire régional des Jeunesses communistes en 1921. En 1923, il était employé à l’Union des syndicats de cheminots d’Alsace et de Lorraine (Arch. Nat. F7 13377, 13378, 13379, L’Internationale, Paris, 17 novembre 1921).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4060, notice FURSTOSS Émile [parfois orthographié FÜRSTOSS ou FUERSTOSS] par Léon Strauss, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Léon Strauss

SOURCES : Arch. Nat. F7 13378, 13379, 13403. — Arch. Dép. Bas-Rhin 98 AL 674, 121 AL 855. — Verbandsorgan der Eisenbahnarbeiter Elsass-Lothringen und Luxemburg, Schiltigheim, 1911-1914. — Freie Presse, Strasbourg, 12 avril 1920. — Volkstribüne, Metz, 4 février 1922. — La Tribune des cheminots, Strasbourg, 1924-1928 (en particulier « Emile Fürstoss gestorben » (avec photo) le 1er juin 1928 et « Das Schienenproletariat ehrt seinen Vorkämpfer Emile Fürstoss » le 1er juillet 1928. — P. Zind, Elsass-Lothringen (S), Paris, 1979. — Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne, 12, Strasbourg, 1988, p. 1 085.

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