GALLAND Claude

Par Maurice Moissonnier

Né le 19 octobre 1887 à Saint-Rémy (Ain) ; ouvrier aux ateliers ferroviaires de Lyon-Perrache ; militant de la CGT révoqué pendant les grèves de 1920, l’un des fondateurs de la CGTU à Lyon ; secrétaire de l’Union des locataires.

Pendant la guerre de 1914-1918 Galland fut secrétaire du syndicat CGT de la ligne PLM pour Lyon. Il se classait parmi les minoritaires et il participa en 1918 au congrès de Saint-Étienne organisé par la minorité révolutionnaire de la CGT. Il était membre du Parti socialiste SFIO et figura sur la liste du parti aux élections municipales de 1919. Lorsque survint la grève des cheminots de 1920, Il prit position, avec vigueur pour l’action et soutint Lucien Midol contre Marcel Bidegaray, il était chargé d’assurer la liaison avec Gaston Monmousseau. À ce titre, il attira tout particulièrement l’attention de la police et après l’échec du mouvement, il fut révoqué. Il resta néanmoins secrétaire adjoint à la propagande de son syndicat et membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT du Rhône.

Au lendemain du congrès de Tours, Claude Galland opta pour le Parti communiste dont il avait appelé de ses vœux la création. Son activité principale se situa cependant sur le terrain syndical. Le 22 décembre 1920, le minoritaire Fourcade* devint secrétaire de l’Union en remplacement de Francis Million* qui ne se représentait pas à un poste où l’ex-anarchiste rallié à la majorité, Bécirard*, l’avait suppléé en tant que secrétaire trésorier. Bécirard, hostile à Fourcade, voulut se faire réélire à son poste. Le 9 mars 1921, il n’obtint que 52 voix contre 56 à Galland et 7 à Chabert candidat anarcho-syndicaliste des puisatiers, mineurs et poseurs de rail. Le 23 mars, au deuxième tour, le comité général élisait Galland. Au sein de la commission exécutive et à son poste de secrétaire trésorier, ce dernier continua à combattre les réformistes et il fut l’un des signataires de la circulaire de janvier 1922 qui justifiait en ces termes la participation de l’UD au congrès unitaire de 1921 et aux activités du Comité de défense syndicaliste : « Vous connaissez le germe du conflit : la guerre, et il est à peine besoin de rappeler que, dès août 1914, l’Union du Rhône prenait la tête des organisations s’opposant à l’infiltration du virus « union sacrée » qui, de reniements en trahisons, devait pousser les hommes à la tête de la CGT à substituer à l’intérêt de classe qu’ils prétendaient défendre, la formule beaucoup plus commode et mieux en rapport avec leurs aptitudes guerrières : l’intérêt général. La scission était devenue inévitable, surtout après la création en mars 1922 d’une nouvelle union CGT favorable à la majorité confédérale, rassemblant sous la direction de Vivier-Merle* et de Bécirard les syndicats des transports en commun, des arsenaux, du livre, des PTT et du textile (siège rue Cuvier). Le 18 juin 1922, le congrès convoqué par l’Union du Rhône en réplique à cette manœuvre scissionniste, se rattachait à la CGTU ; Fourcade et Galland démissionnaient de leurs fonctions. Entre le premier, signataire du « pacte » des anarchistes hostile à une direction syndicale confiée aux communistes et le second qui avait soutenu les thèses de la IIIe Internationale, les tensions étaient devenues sérieuses et le congrès fut houleux, Fourcade favorisa l’élection de Dannacher* qui, en gros, partageait ses vues. Galland devint en mars 1923, secrétaire de l’Union des locataires, elle aussi en proie à la scission. Par la suite, au sein de la CGTU, Claude Galland fit figure de chef de file de la fraction communiste. À la veille du congrès de l’Union départementale du 5 août 1923, il présenta une motion qui faisait confiance au bureau confédéral et à la commission exécutive nationale « pour poursuivre la réalisation de l’unité ouvrière suivant les décisions prises antérieurement ainsi que pour continuer l’action internationale énergiquement entreprise contre l’occupation de la Ruhr, contre l’impérialisme et la guerre... » À cette motion s’opposait celle de Fourcade (qui recueillit la majorité au comité général de l’Union départementale). Ce texte soulignait que l’unité ne serait possible qu’au cas où la CGTU se détournerait « de toute influence tendant à subordonner son action » et prônait le « retour à une interprétation meilleure de la charte constitutive du syndicalisme issue du congrès d’Amiens ». Après la démission de Dannacher, Théophile Leclair* devint secrétaire de l’UD unitaire du 18 octobre 1922 au 1er janvier 1924, puis Pierre Pontal, secrétaire des métallurgistes passés à l’autonomie, lui succéda, affirmant encore plus clairement sa volonté d’indépendance syndicale absolue. Une nouvelle scission eut lieu le 8 février 1925 avec la création d’une union syndicale régionale autonome qui gardait le siège de la rue Lafayette tandis que les communistes et leurs amis transportaient le syndicat unitaire continué rue Molière, au siège même du PC.

Claude Galland devint, en janvier 1927, secrétaire administratif de l’Union des locataires, Charles Truy étant élu secrétaire fédéral. En avril 1928, il fut candidat aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Lyon. Au premier tour, il recueillit 832 voix et ne se désista pas pour le socialiste Freissinet qui avait atteint le score de 1 054 voix. Au deuxième tour, il réunit 446 voix tandis qu’était élu le candidat de droite l’URD Salles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4115, notice GALLAND Claude par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 10 M/84-1920. — Archives de l’UD-CGT du Rhône. — Archives de la Bourse du Travail de Lyon. — Archives du syndicat des maçons et aides déposées à la Bourse du Travail de Lyon. — Bulletins de l’Union syndicale du Rhône, 1921-1922. — Compte rendu du congrès de l’Union des syndicats unitaires, 5 août 1923, A. Troquet éditeur. — L’Éditeur de l’Ain, 25 mars 1923, 16 janvier 1927.

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