GALLET André

Au début des années 1930, André Gallet travaillait comme manœuvre au dépôt PLM du Teil, puis il devint mécanicien. Il habitait le quartier de la Violette. Secrétaire du syndicat CGTU des cheminots de la localité en 1932, il appartenait également au Parti communiste dont il fut l’un des candidats aux élections municipales de 1932. Proche du secrétaire du rayon du Teil, l’instituteur Henri Chaze*, il fut un militant actif dans la période du Front populaire. D’après les auteurs de l’étude Autour de 1936 », sous sa responsabilité le nombre d’adhérents du Parti communiste, qui était de soixante-dix environ pour le Teil au début de 1936, passa à près de cent cinquante. Le congrès départemental du PCF à Valence (Drôme) le 18 décembre 1938 l’élut au comité régional et le délégua à la conférence nationale.

Le 11 décembre 1940, dans les premiers mois qui suivirent l’installation du régime vichyste, à la suite d’une distribution de tracts communistes au Teil, le préfet de l’Ardèche fit arrêter et interner sept cheminots de la localité, tous militants du PC avant 1939, dont André Gallet. Quelle fut la durée de son internement et dans quelles conditions fut-il libéré ?

Dans un ouvrage paru en 1946, L’Ardèche martyre, André Gallet signa, en tant que responsable de l’organisation clandestine du Parti communiste du Teil, un hommage à la mémoire de la jeune militante communiste Lucette Olivier, assassinée en juillet 1943. Était-il lui-même au Teil à cette date ? Plusieurs témoignages indiquent qu’en 1944, il se trouvait dans la région de Nîmes (Gard) puis en Lozère, avec le grade de commandant FTP et le pseudonyme de Larose.

Le 18 mars 1945, la conférence régionale du PCF qui se tint au Teil élut André Gallet membre du bureau fédéral. La Voix du peuple de l’Ardèche du 28 juillet 1945 annonça son mariage avec Henriette Hugon, trésorière de l’UFF. En septembre, candidat sur la liste du cheminot communiste Joseph Thibon, il fut élu conseiller municipal du Teil. Les 7 et 8 juin 1947, à la deuxième conférence fédérale du PCF, il devint secrétaire fédéral aux côtés d’Henri Chaze et de Roger Roucaute*. Avec eux, ainsi qu’avec Célina Ville*, il participa au XIe congrès national du PCF à Strasbourg. Secrétaire fédéral adjoint, chargé des problèmes d’organisation, André Gallet signa un article dans La Voix de l’Ardèche du 10 mai 1947 où il annonça que la fédération disposait de 359 cellules, 35 sections, 8 000 adhérents.

Le 30 mai 1948, à l’issue de la troisième conférence fédérale du PCF qui se tint au Teil, André Gallet était toujours membre du comité fédéral, mais il était remplacé au secrétariat par Désiré Espic, « plus jeune et plus dynamique » notent les services des Renseignements généraux. Au début des années cinquante, le nom d’André Gallet n’apparaît plus dans la presse communiste locale. Selon les témoignages d’anciens responsables du PC en Ardèche, la direction nationale aurait exigé sa mise à l’écart (peut-être son exclusion ?) au prétexte qu’il aurait accepté, sans y avoir été autorisé, les conditions des autorités de Vichy — en signant un document reniant le PCF — pour pouvoir sortir du camp où il était interné pendant la guerre.

Un de ses anciens camarades de la Résistance, André Cayron, indique dans un livre de souvenirs, qu’André Gallet siégea au Conseil départemental des anciens combattants et victimes de guerre de l’Ardèche.