GALLETTI Pierre

Par Rodolphe Prager

Né le 16 février 1911 à Paris (XVIIe arr.), mort le 11 février 1993 à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) ; cheminot à Paris, 1937-1950 ; responsable syndical dès 1937, CGT après 1944 ; militant JS puis JSR (1936) ; militant POI (1936), PCI, 1946-1949 ; résistant.

Pierre Galletti au dernier rang, Jeannine Morel, Paul Parisot, RosetteLetellier
Pierre Galletti au dernier rang, Jeannine Morel, Paul Parisot, RosetteLetellier
Cliché fourni par Claudine Pelletier

Pierre Galletti, dont le père, Jean-Baptiste Galletti, agrégé de mathématiques, syndicaliste, enseignait au collège Turgot, ne fréquenta, quant à lui, que peu de temps le lycée Condorcet. Il occupa divers emplois et devint relieur d’art. Pendant les journées agitées de février 1934, il fut les 9 et 12 de toutes les manifestations et connut ses premiers séjours dans les commissariats de police. Son adhésion aux Jeunesses socialistes date de ce moment. Il devint le secrétaire de la 17e section. Les trotskistes du Groupe bolchevik-léniniste ayant rejoint le Parti SFIO, il sympathisa avec leurs idées et les suivit, après leur exclusion, dans les Jeunesses socialistes révolutionnaires. Le congrès de mai 1936 des JSR l’élut au comité central du mouvement. En même temps, il appartint au Parti ouvrier internationaliste de P. Naville et J. Rous.

Soucieux d’entretenir un contact plus étroit avec la classe ouvrière et d’entreprendre un travail de masse dans les syndicats, Pierre Galletti se fit embaucher, en mars 1937, aux chemins de fer de l’État et fut employé de bureau à Vaugirard. Il remplit des responsabilités syndicales. Son père, Jean-Baptiste Galletti, sympathisa fortement avec le trotskisme et rendit de nombreux services à l’organisation. C’est ainsi que Rudolf Klement*, secrétaire administratif de la IVe Internationale, immigré allemand enlevé à Paris et assassiné en juillet 1938, logea durant un certain temps avec la famille Galletti. La permanence du POI et des JSR, passage Dubail, était fréquemment assurée par Pierre Galletti qui fut élu au Comité central du parti au congrès de janvier 1939 et assura les fonctions de trésorier de l’organisation. À la différence de son père, qui fit partie de la Gauche révolutionnaire et du Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert* où il tenta d’animer avec Pierre Bailly* un courant d’idées favorable au trotskisme et à la fusion avec le POI, Pierre Galletti s’opposa à l’adhésion collective des militants trotskistes au PSOP. Contrairement aux injonctions venues en juin 1939, des instances de la IVe Internationale mettant en demeure le POI de se dissoudre, il s’associa à l’initiative des frères Bardin* qui décidèrent de passer outre et de publier un éphémère n° 1 de La Lutte ouvrière, le 10 juillet 1939.

Sous l’occupation allemande, Pierre Galletti milita activement dans l’organisation clandestine, plus particulièrement dans le secteur ouvrier et syndical, diffusant tracts et journaux clandestins. Il fut à l’initiative de la parution, en janvier et en juillet 1944, de deux numéros de La Lutte des Cheminots clandestine. Après la Libération, il devint secrétaire adjoint du syndicat CGT de Paris-Ouest, rive gauche où il fut soumis à l’offensive des dirigeants communistes de la Fédération des cheminots. Le Parti communiste internationaliste le présenta comme candidat aux élections législatives du 2 janvier 1946 à Paris. En 1949, il cessa de militer dans le PCI et quitta, peu après la SNCF.

Il s’était marié en décembre 1942 à Paris (XIIe arr.), puis divorcé en 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4120, notice GALLETTI Pierre par Rodolphe Prager, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 18 juillet 2022.

Par Rodolphe Prager

Pierre Galletti au dernier rang, Jeannine Morel, Paul Parisot, RosetteLetellier
Pierre Galletti au dernier rang, Jeannine Morel, Paul Parisot, RosetteLetellier
Cliché fourni par Claudine Pelletier

SOURCES : La Vérité, 10 mai 1935 et 24 mai 1946. — La Lutte ouvrière, 2 juin 1938 et 10 juillet 1939. — Le Jeune léniniste (Bulletin intérieur des JSR) n° 4, août 1936. — J.-P. Joubert, À contre-courant : le pivertisme, thèse de doctorat de sciences politiques, Grenoble 1972. — J. Pluet-Despatin, La presse trotskiste en France de 1926 à 1968, Presses universitaires de Grenoble, 1978. — Témoignage de Pierre Galletti du 23 février 1979. — Renseignements recueillis par Jean-Michel Brabant.

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