GARAND Maurice, Émile, André

Par Guy Haudebourg

Né le 1er mars 1914 à Tours (Indre-et-Loire), mort le 20 juin 1996 à Paris (XIIIe arr.) ; ajusteur puis mécanicien de route à la SNCF ; secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Nantes (1944-1953), secrétaire de l’UD-CGT de Loire-Inférieure [Loire-Atlantique] (1950-1951), membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots (1951-1953) puis permanent fédéral (1953-1958), militant communiste.

Doté d’un certificat d’études primaires, Maurice Garand entra aux chemins de fer le 21 octobre 1936, après son service militaire, comme ajusteur au dépôt de Chartres (Eure-et-Loir). Muté à Nantes en 1941, il y accéda au grade de mécanicien de route en 1943 et travailla à Nantes-Blottereau jusqu’à sa révocation en 1953.

Dès 1936, il adhéra à la CGT réunifiée. Sous l’Occupation, il devint un des responsables de la Résistance au dépôt du Grand-Blottereau puis fut très actif tant sur le plan politique que syndical à partir de la Libération de Nantes en août 1944. Élu au conseil municipal en avril 1945 sur la liste d’Unité républicaine antifasciste de la Résistance conduite par Jean Philippot, ses interventions portèrent essentiellement sur les questions du logement et, dans une bien moindre mesure, sur la nécessité de fermer les « maisons closes ». La question de la reconstruction était alors au centre de ses préoccupations et il fut secrétaire général du comité directeur de l’Association départementale des sinistrés de Loire-Inférieure. Il fut réélu au conseil municipal de Nantes en octobre 1947 sur la liste d’Union républicaine et résistante et de défense des intérêts nantais, toujours menée par Jean Philippot.

Dans le même temps, Maurice Garand fut un dirigeant de premier plan du Parti communiste français, auquel il avait adhéré à la Libération. Il fut membre du bureau fédéral de 1945 à 1950 et membre du comité fédéral de 1945 à 1954. À la fin de l’année 1947, avec une délégation de cheminots, Maurice Garand fit un voyage en URSS d’où il revint enthousiaste. Il en rendit compte oralement lors de nombreuses conférences et par écrit dans l’hebdomadaire de la Fédération communiste de Loire-Inférieure, Clarté du 5 juin 1948 au 7 août 1948. Il fut aussi membre du comité directeur de France-URSS.

Candidat aux élections cantonales en mai 1947 dans le 2e canton de Nantes, il obtint 17,2 % des voix et en octobre 1951 où, de nouveau il atteignit le second tour, totalisant 26,3 % des suffrages. Maurice Garand fut cependant avant tout un militant syndical ayant une très grosse influence chez les cheminots. Dès 1944, il fut secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Nantes, poste qu’il conserva jusqu’en 1953. Membre du bureau de l’union départementale CGT après 1947, il devint premier secrétaire en 1950 à la place de Gaston Jacquet qui détenait cette responsabilité depuis la scission de 1947. Il était aussi membre de la commission exécutive de l’Union locale CGT de Nantes. Ses prises de position lui portèrent plusieurs fois préjudice. Ainsi, à la suite de son attitude pendant la grève des mineurs de 1948, la direction de la SNCF lui retira-t-elle les mandats qu’il occupait dans diverses commissions ce qui l’obligea à reprendre du service actif. Mais, aux élections suivantes, Maurice Garand fut réélu délégué du personnel, obligeant la direction à reculer. Il fut révoqué pendant les grandes grèves d’août 1953 contre les décrets Laniel et ce ne fut qu’en 1982 qu’il fut réintégré dans ses droits de cheminot. Au congrès de décembre 1953, il fut élu au secrétariat de la Fédération nationale CGT des cheminots et devint permanent au titre de la Section technique nationale "Agents de conduite" de 1956 à 1958. Il occupa ce poste jusqu’en 1958, avant de devenir artisan-plombier.

Marié en 1937 à Tours (Indre-et-Loire) avec Marcelle Lhéritier, Marcel Garand était père de trois enfants nés en 1942, 1943 et 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4143, notice GARAND Maurice, Émile, André par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Guy Haudebourg

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique 138W15 et 23, 149W29, 161 W 168, 213W112. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Arch. PCF Loire-Atlantique. — Clarté, 1945-1949. — Ouest-France, 22 juin 1996. — Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, université de Nantes, 1987. — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Carlos Fernandez, Marie-Louise Goergen, Georges Ribeill et Pierre Vincent. — Entretiens avec Marcel Leroux (1987) et Georges Prampart (1998). — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable