GEILLER Léandre, Raymond, Marcel

Par Jean-Pierre Bonnet

Né le 29 octobre 1919 à Langey (Eure-et-Loir), mort en 2008 à Chartres ; ouvrier-poseur puis surveillant SNCF ; syndicaliste CGT et militant communiste d’Eure-et-Loir, secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Chartres (1949-1970), membre du bureau de l’Union Ouest, secrétaire de l’UD-CGT d’Eure-et-Loir, membre du bureau fédéral du PCF d’Eure-et-Loir.

Léandre Geiller naquit dans une famille qui comptait douze enfants. Le père était briquetier ; la mère, sans profession, ajoutait à ses tâches ménagères l’élevage d’une nombreuse basse-cour destinée à améliorer la subsistance de la maisonnée. Placé comme berger dès l’âge de douze ans, Léandre Geiller continua à s’instruire grâce aux leçons et aux lectures que lui procurait son instituteur qui ne se consolait pas qu’il ait quitté l’école si précocement sans passer le certificat d’études.

Léandre Geiller travailla comme ouvrier agricole pendant une dizaine d’années. Son engagement militant fut précoce puisqu’il n’avait pas encore dix-sept ans lorsqu’il adhéra à la CGT en juin 1936, puis au Parti communiste. Sur le plan syndical, il fut un propagandiste efficace et il joua un rôle de premier plan en 1938 dans le mouvement de grève des ouvriers agricoles du pays dunois.

Mobilisé en 1940, puis maintenu sous les drapeaux dans le cadre de l’armée de l’armistice, Léandre Geiller fut démobilisé en 1941. Revenu dans son village, il eut le contact avec des cheminots de Courtalain et entra dans la Résistance. Membre du Parti communiste clandestin et des FTPF, il accomplit de nombreuses missions de renseignement et de récupération des parachutages. Adjudant FTPF à la Libération, il fut nommé en août 1944 membre du conseil municipal provisoire de Langey puis fut intégré dans l’armée pour la durée de la guerre.

Entré à la SNCF en novembre 1945 en qualité d’ouvrier-poseur, Léandre Geiller fut nommé à Chartres où se déroulera toute sa carrière professionnelle, jusqu’à la retraite prise en 1974 avec le grade de surveillant. Secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Chartres à partir du printemps 1949, il fut l’animateur de tous les mouvements de revendication et de protestation de l’époque. En avril 1950, lorsque fut stoppé en gare de Chartres un train de CRS à destination de Saint-Nazaire, Léandre Geiller fit partie du groupe des quatre cheminots inculpés, relaxés par le tribunal correctionnel, puis condamnés à une amende par la 16e chambre de la cour d’appel de Paris.

Au cours des années 1950, Léandre Geiller exerça des responsabilités croissantes. Délégué du personnel à divers niveaux, il siégeait dans les instances représentatives comme les commissions de réforme ou les conseils de discipline. Il accéda au bureau de secteur, puis au bureau de l’Union Ouest et siégea à ce titre au conseil national de la Fédération. Il conserva toutes ces fonctions jusqu’au début des années 1970. En Eure-et-Loir, la notoriété militante de Léandre Geiller dépassait largement le monde cheminot. Il fut sollicité pour prendre des responsabilités interprofessionnelles et entra au bureau de l’UD-CGT au début des années 1960.

Léandre Geiller était aussi un militant actif du Parti communiste. Il accéda au début des années 1950 au comité fédéral, puis au bureau fédéral. Il cessa d’appartenir à ces instances en 1972, à l’époque du tournant du programme commun. À Lucé, commune de l’agglomération chartraine où il résidait depuis 1952, il conduisit régulièrement la liste communiste aux élections municipales de 1953 à 1977, mais ne fut jamais élu.

À quatre-vingt-trois ans, au terme d’une vie militante bien remplie, Léandre Geiller s’affirmait « toujours révolutionnaire » et ajoutait « ne pas connaître d’autre boussole que la lutte des classes, l’action de masse et les rapports de force ».

Marié, Léandre Geiller était père de quatre enfants et grand-père de huit petits-enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4261, notice GEILLER Léandre, Raymond, Marcel par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : Arch. Ppo, SNCF S26. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comités fédéraux du PCF. — Carnet Lecoeur. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Entretien avec Léandre Geiller, décembre 2002. — État civil.

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