GEIS Antoine (ou GEISS Antoine)

Par Pierre Schill

Né le 7 juillet 1893 à Welferding (Lorraine annexée, aujourd’hui commune de Sarreguemines, Moselle), mort en déportation le 23 novembre 1944 au camp de concentration de Flossenburg (Allemagne) ; cheminot à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; membre du comité dirigeant la section de Sarreguemines (Moselle) du syndicat unitaire des cheminots et militant communiste ; résistant ; conseiller municipal de Welferding (Moselle).

Fils d’un ouvrier-dessinateur aux faïenceries de Sarreguemines (Lorraine annexée), Antoine Geis résidait à Welferding et militait au syndicat unitaire des cheminots et au Parti communiste.

Il fut candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 à Welferding sur la liste du Bloc ouvrier et paysan présentée par le Parti communiste. Il obtint au premier tour 113 voix sur 361 suffrages exprimés. Au second tour il rassembla 127 voix sur 365 suffrages exprimés et fut élu.

Antoine Geis était, en 1932-1934, directeur politique de la cellule communiste 251 du dépôt des chemins de fer d’Alsace-Lorraine à Sarreguemines, qui comptait alors une vingtaine d’adhérents. À la fin de l’année 1934, il était membre du comité dirigeant la section de Sarreguemines du syndicat unitaire des cheminots qui comptait alors environ 250 adhérents.

Il se présenta à nouveau aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 à Welferding sur une liste « antifasciste » opposée à celle du maire sortant. Il obtint au premier tour 128 voix. Il fut finalement réélu au second tour.

En juillet 1935 il était membre du comité dirigeant le syndicat (réunifié) des cheminots CGT de Sarreguemines. En novembre 1937 il était toujours surveillé par la police de Sarreguemines en raison de ses activités politiques et syndicales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Antoine Geis fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine d’Antoine Geis lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 6 septembre 1944 à son domicile et d’être emprisonné au Sonderlager de Neue Bremm près de Sarrebruck (Allemagne) avant d’être déporté au camp de Flossenburg (Allemagne) où il mourut le 23 novembre 1944. Il était, avec Eugène Steinmetz et Frédéric Bohn, l’un des dirigeants de la résistance cheminote dans le secteur de Sarreguemines. Antoine Geis obtint à titre posthume le titre de déporté politique.

Marié le 15 mai 1922 avec Marie-Louise Schreiber, il était père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4262, notice GEIS Antoine (ou GEISS Antoine) par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Nat. F 7, 13125 et 13133. — Arch. Dép. Moselle, 303 M 160 ; 310 M 95 ; 26 Z 15. — Arch. ministère de la Défense, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (bureau « Résistance »), dossier individuel. — Forbacher Neueste Nachrichten, 7 mai 1935. — Union des Syndicats des cheminots A.-L. CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953, 196 p. —Numéro spécial de L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, « Resistance im annektierten Elsass und Lothringen », Strasbourg, janvier 1965, 64 p. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — DBMOF, tome 29, p. 253. — Renseignements fournis par Valentine Rau, sa nièce et Raymond Geis, son petit-fils. — État-civil de la commune de Sarreguemines (Moselle).

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