BALLUAIS Albert [BALLUAIS Jean, Albert]

Par Jean-Luc Pinol

Né le 19 novembre 1889 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 25 juin 1965 à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cheminot ; militant syndicaliste unitaire (CGTU), puis confédéré (CGT) puis FO ; communiste.

Balluais dans <em>La Tribune des cheminots [unitaires]</em>, no. 235, 15 août 1927
Balluais dans La Tribune des cheminots [unitaires], no. 235, 15 août 1927
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

Entré aux chemins de fer de l’État, en 1920, en qualité d’ouvrier ajusteur aux ateliers d’Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), Albert Balluais — parfois orthographié par erreur Ballulais — fut mis en disponibilité, sur sa demande, en juillet 1925. Il put ainsi se consacrer à ses activités syndicales. Élu secrétaire adjoint de l’Union des syndicats unitaires des cheminots du Réseau État en juin 1922, il devint secrétaire général de l’Union en mai 1923. En 1926, l’Union des syndicats unitaires des cheminots du Réseau État, dont le siège se trouvait 19, rue Baudin à Paris, groupait environ 21 300 adhérents répartis en 156 syndicats. Outre Balluais, le bureau de l’Union comprenait trois secrétaires adjoints, Antoine Chassaing, Camille Baudu et Jean Ciavatti ; Jules Rafier, Simon et Bosque étaient, respectivement trésorier général, trésorier adjoint et archiviste. En septembre 1927, il assista comme délégué au IVe congrès de la CGTU tenu à Bordeaux. Balluais exerçait également des fonctions fédérales. En 1926, il était membre de la commission exécutive fédérale. En août 1928, lors du congrès de la Fédération unitaire des cheminots, il défendit, avec Antoine Rambaud, Ernest Prest et Alexandre Julienne, le « projet État », de réorganisation fédérale. Alors que Lucien Midol et la majorité fédérale, préconisaient une centralisation accrue, Balluais entendait renforcer l’autonomie des réseaux. Il se prononça également contre le cumul des fonctions et contre la rééligibilité des fonctionnaires syndicaux. Toutes ces propositions furent repoussées. La lutte des tendances au sein de la Fédération se doublait d’une lutte au sein du Parti communiste. Militant communiste, Balluais appartenait à la commission centrale syndicale du Parti. Lors de la réunion de la fraction qui devait préparer le congrès de la Fédération des cheminots en 1929, Lucas, du syndicat d’Argenteuil demanda l’exclusion de Balluais : « Ce prétendu communiste (...) n’est qu’un réformiste » et Balluais fut exclu du Parti communiste.
En octobre 1929, lors du congrès de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) de l’Union État, Antoine Rambaud devint secrétaire général de l’Union à la place de Balluais. Ce dernier demeura secrétaire du secteur de Paris. Il suivit Antoine Rambaud et les minoritaires lorsqu’ils rejoignirent en 1931 la Fédération confédérée des cheminots. Balluais fut présent à la conférence minoritaire parisienne des 30 novembre-14 décembre 1930. En 1932, il participa au congrès fédéral. Il devint secrétaire adjoint de l’Union État réunifiée en 1935.
Albert Balluais participa au congrès des syndicats FO de l’Union Ouest et fut membre de la commission administrative de l’Union départementale interprofessionnelle de la Sarthe en 1950. Au moment de sa mort en 1965. Le Rail syndicaliste rappela qu’il « [avait été] un remarquable délégué du personnel », et qu’il fut à l’origine de l’institution du régime de longue maladie pour les cheminots atteints de tuberculose.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article427, notice BALLUAIS Albert [BALLUAIS Jean, Albert] par Jean-Luc Pinol, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 15 septembre 2023.

Par Jean-Luc Pinol

Balluais dans <em>La Tribune des cheminots [unitaires]</em>, no. 235, 15 août 1927
Balluais dans La Tribune des cheminots [unitaires], no. 235, 15 août 1927
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

ŒUVRE : Article dans l’Humanité du 19 février 1926.
ICONOGRAPHIE : La Tribune des cheminots [unitaires], no. 235, 15 août 1927.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13663, F7/13671, F7/13672 et F7/13677. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 16 M 47. — Arch. PPo. 308, rapports d’octobre 1926. — Arch. Fédération FO des Cheminots. — Compte rendu du congrès de la Fédération confédérée des cheminots, 1932. Le Rail syndicaliste, 1950-1965. — Notes de Marie-Louise Goergen. — Louis Botella, — FO chez les cheminots..., op. cit.

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