GENTILINI Raphaël [GENTILINI Michel-Ange, Raphaël]

Né le 29 octobre 1843 à Saint-Ambroix (Gard) ; ingénieur civil puis cheminot en Roumanie ; communard ; membre de l’AIT.

Raphaël Gentilini était fils de Joseph Galdini, originaire de Musadino, province de Luvino en Italie, plâtrier décorateur ou artiste en stucs et staffs, mort à Saint-Ambroix en 1894, et de Marie-Madeleine Perre. Célibataire, Raphaël Gentilini, dont le dernier domicile connu avant 1871 était, 106 rue du Bac, à Paris, VIIe arr., était membre de la Commission municipale du VIIe arr. sous la Commune et membre de l’Association Internationale des Travailleurs, section du Panthéon et section du XIIIe arr.

En tant que délégué des vingt arrondissements, Raphaël Gentilini fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Armand Ansel.

Par contumace, le 3e conseil de guerre condamna Gentilini, le 27 juin 1873, à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Raphaël Gentilini s’était réfugié en Suisse, et Lucien Descaves, dans Philémon... (op. cit.), indique qu’il habitait dans le Jura bernois, à Porrentruy. (Il habita d’abord Genève, cf. dossier contumax).

En 1879, il se trouvait à Prédéal, en Roumanie, employé comme ingénieur aux chemins de fer roumains, puisque, le 17 mars de cette année, il écrivit au président de la République française pour demander à bénéficier de l’amnistie afin d’aller régler des intérêts de famille.

Dans cette lettre, apostillée par MM. Schoelcher et Eugène Petit et par un de ses anciens professeurs à l’École des Ponts et Chaussées, Joseph Garnier, sénateur, membre de l’Institut, Gentilini donna les explications suivantes sur sa conduite avant et pendant la Commune :
« Ingénieur des Ponts et Chaussées, j’obtins du Gouvernement de la Défense nationale, lors du Siège de Paris, le poste d’ingénieur auxiliaire et concourus en cette qualité à la défense de la capitale. Ma conduite me valut un brevet signé du Ministre des Travaux publics, M. Dorian, attestant les services que j’ai rendus pendant le siège de Paris. Au 18 mars, je crus devoir conserver ces fonctions, mais, devant le caractère des événements qui suivirent, je quittai Paris le 10 avril 1871 pour n’y plus rentrer. Je n’ai donc rempli aucun rôle actif sous la Commune. »
Gentilini obtint sa grâce le 20 avril 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4286, notice GENTILINI Raphaël [GENTILINI Michel-Ange, Raphaël], version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 11 juillet 2019.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/853, n° 868. — Arch. Min. Guerre, 3e conseil, n° 973. — Arch. PPo., B a-439, pièces 5171, 5172, pièce 5393 ; listes de contumaces. — Lucien Descaves, Philémon vieux de la vieille, Paris, 1913, 10e édition, p. 278. — Notes de P. Gaultier de Coudouret.

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