GEORGES Jean

Par Pierre Schill

Né le 3 septembre 1885 à Sarreguemines (Lorraine annexée), mort le 26 décembre 1943 à Sarreguemines (Lorraine annexée) ; ouvrier mécanicien à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; vice-président du syndicat CGT des cheminots de Sarreguemines ; militant communiste ; conseiller municipal de Sarreguemines ; président de la chorale « Humanité » de Sarreguemines.

Fils d’ouvriers d’usine, Jean Georges réorganisa, dès février 1919, le mouvement syndical dans les chemins de fer à Sarreguemines (Moselle) où il était employé à la petite vitesse. En septembre 1919 il lança les cheminots de Sarreguemines dans la grève alors qu’il s’agissait de déclencher un conflit au moment où les mineurs de charbon et de fer de Moselle étaient en grève. Cette tentative de grève générale fut un échec. Jean Georges avait essayé de prendre le contrôle du télégraphe de la gare pour intercepter les messages émis par les autorités.

En octobre 1919, il fut chargé par le syndicat des cheminots CGT de mettre sur pied des groupes locaux du syndicat dans la région mosellane de la vallée de la Sarre. Il était considéré par la police comme le fondateur de la Fédération des ouvriers des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine à Sarreguemines.

Jean Georges fut à l’initiative, en mars-avril 1920, de la grève des cheminots à Sarreguemines. Il était alors vice-président du syndicat. En avril 1921 il était présenté par les services de police de Sarreguemines comme l’un des « membres influents » du Parti communiste.

Du 8 au 10 avril 1921 se tint à Sarreguemines le congrès des cheminots CGT du réseau Alsace-Lorraine rassemblant des syndiqués des trois départements recouvrés de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Une centaine de délégués représentant près de quinze mille adhérents devaient se prononcer sur l’adhésion à la IIIe Internationale. Jean Georges venait de céder la présidence du syndicat des cheminots CGT de Sarreguemines à Nicolas Friederich pour occuper des fonctions de « délégué régional » du syndicat. Militant « intelligent » ayant beaucoup d’ascendant sur ses camarades, il était proche de Frédéric Knecht. En novembre 1922, il présidait la chorale « Humanité » de Sarreguemines.

Parallèlement à son engagement syndical, Jean Georges se présenta aussi aux élections municipales à Sarreguemines. Il fut candidat aux élections de novembre 1919 sur la liste socialiste menée par Nicolas Hennel. Deuxième de la liste, il fut élu dès le premier tour en obtenant 1 000 voix sur 1 635 suffrages exprimés. Il se présenta à nouveau aux élections du 3 mai 1925 sur la liste communiste opposée à celle du maire sortant Henri Nominé. Il obtint au premier tour 997 voix sur 2 615 suffrages exprimés et ne fut pas réélu.

Il fut enfin candidat aux élections municipales de mai 1935, mais cette fois pas sur la liste de gauche. Au second tour il obtint 1 051 voix pour 3 077 suffrages exprimés et ne fut pas élu.

Jean Georges tint aussi (à sa retraite ?) un restaurant rue de la Montagne à Sarreguemines. Marié, il avait une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4293, notice GEORGES Jean par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 301 M 77, 78 et 83 ; 303 M 150 ; 304 M 76 ; 26 Z 15 et 33. — Arch. Com. Sarreguemines (Moselle), 11 K 2. — État-civil.

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