GÉRARD Henri, Marie, Joseph

Par Marie-Louise Goergen

Né le 8 décembre 1912 à Thaon-les-Vosges (Vosges), mort le 17 décembre 1998 à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; employé de bureau puis magasinier à la SNCF ; syndicaliste CFTC puis CFDT et militant PSU, membre du bureau fédéral du PSU de Meurthe-et-Moselle en 1966 ; membre de l’ACO.

Fils d’un menuisier et d’une mère qui travaillait comme ouvrière d’usine pendant la guerre de 1914-1918, Henri Gérard avait un frère secrétaire de mairie et un frère peintre en bâtiment ; trois autres frères et une sœur étaient morts en bas âge. Sa mère étant très croyante, il reçut une éducation catholique.
Doté d’un certificat d’études primaires, instruction qu’il compléta ensuite en autodidacte, Henri Gérard travailla d’abord comme ouvrier à l’usine Blanchisserie et teinturerie de Thaon (Vosges), avant de s’engager dans l’armée, en Algérie puis au Maroc, entre 1932 et 1935. De retour à la vie civile, il réembaucha à l’usine BTT, comme employé de bureau cette fois-ci. C’est l’observation des injustices et des méthodes d’asservissement pratiquées à l’usine qui l’amenèrent à s’engager syndicalement. Il participa aux grèves de 1936 et fut obligé de quitter l’usine ensuite.

Entré à la Compagnie de l’Est à Saint-Dié (Vosges) comme employé de bureau en 1937, il fut mobilisé le 2 septembre 1939. Fait prisonnier le 10 juin 1940 à Maizy (Aisne), il fit plusieurs tentatives d’évasion et fut successivement interné dans six stalags différents. Hospitalisé à plusieurs reprises, il fut classé inapte à tout travail à l’hôpital de Nuremberg en mai 1941. L’ordre de rapatriement fut annulé par le commandant du camp XLLL B d’Hammelburg « pour me punir d’avoir à mon actif deux évasions au cours desquelles j’avais été repris » (témoignage écrit par Henri Gérard). Son comportement pendant la guerre lui valut l’obtention des cartes du combattant, d’interné-résistant, de Combattant volontaire de la Résistance ainsi qu’une pension militaire d’invalidité. Délivré le 1er mai 1945, Henri Gérard fut rapatrié le 12 mai, puis démobilisé enfin le 22 mai 1945. Lors de sa captivité, il avait rencontré des prêtres qui l’avaient conforté dans son engagement social et qui l’avaient amené à adhérer à l’Action catholique ouvrière (ACO).

Henri Gérard retrouva son travail à la SNCF, au dépôt de Nancy (Meurthe-et-Moselle), à partir de juillet 1945. Muté à Blainville-sur-l’Eau (Meurthe-et-Moselle) en 1958, à Nancy en 1965, à Romilly (Aube) en 1966, il termina sa carrière comme chef de magasin à Épernay (Marne) en janvier 1968.

Adhérent à la CGT avant la Seconde Guerre mondiale, Henri Gérard rejoignit ensuite la CFTC jusqu’en 1964, puis la CFDT au lendemain de la « déconfessionalisation ». D’après sa fille, il y aurait exercé des responsabilités. Ayant connu des problèmes de santé en 1957, il fut obligé de restreindre ses responsabilités, tout en restant syndiqué.

Henri Gérard adhéra à l’Union de la gauche socialiste (UGS), puis au Parti socialiste unifié (PSU) dès sa création. Il fut membre du bureau fédéral de Meurthe-et-Moselle en 1966. Il fut suppléant de François Borella à des élections législatives.

Dans les années 1950, Henri Gérard participa à la création de l’association « Les castors du Rail », visant à permettre aux cheminots d’acquérir une maison en la construisant eux-mêmes et en s’aidant mutuellement. Des démarches eurent lieu auprès de la mairie de Nancy qui accepta de vendre pour un franc symbolique un terrain situé hors de l’agglomération à l’époque. Cinquante ans plus tard, le quartier fait partie de l’agglomération nancéenne.

Marié en avril 1936 à Thaon (Vosges) avec Blanche Charton, Henri Gérard fut père de quatre enfants : Claude né en 1937, bibliothécaire, François né en 1947, dessinateur en bâtiment puis menuisier puis éducateur technique, Marguerite née en 1948, ergothérapeute, Dominique née en 1949, infirmière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4302, notice GÉRARD Henri, Marie, Joseph par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 octobre 2022.

Par Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Fichier adhérents PSU. — Notes de Gilles Morin. — Renseignements communiqués par sa fille, Marguerite Hullar. — État civil.

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