GLEYAL Raymond, Antoine

Par Jean-Pierre Bonnet

Né le 5 août 1914 à Capdenac-Gare (Aveyron), mort le 6 juin 2002 à Lormont (Gironde) ; facteur-chef ; secrétaire de l’Union départementale CGT de Gironde (1954-1973), membre du bureau fédéral du PCF de Gironde (1954-1974).

Fils d’un cheminot du Paris-Orléans, Raymond Gleyal entra au chemin de fer en juillet 1936 comme homme d’équipe à Angoulême (Charente). Après sa titularisation en juillet 1937, il fut muté dans la région de Bordeaux (Gironde) où il effectuera toute sa carrière. Il se maria à Bordeaux le 21 décembre 1935 avec Reine Marguerite Serain.

Au lendemain de la Libération, Raymond Gleyal accéda à ses premières responsabilités syndicales à la CGT comme secrétaire du syndicat de Bassens (Gironde). En 1951, il devint secrétaire du syndicat de Bordeaux-Saint-Jean (Gironde), puis délégué du personnel à la sécurité et au comité mixte de l’Exploitation. Il entra rapidement au bureau de l’Union Sud-Ouest qu’il représenta au conseil national de la Fédération. En décembre 1954, il devint secrétaire de l’Union départementale CGT de la Gironde.

Ces nombreux engagements dans les structures syndicales et professionnelles n’avaient pas transformé Raymond Gleyal en bureaucrate du syndicalisme. Il restait avant tout un militant de terrain combatif et courageux. En avril 1950, il anima la grève de protestation consécutive à la mort du militant CGT Mazé, tué à Brest lors d’une manifestation pour la paix. En mars 1951, il entra en conflit avec la direction sur des questions d’affichage syndical. En mai 1951, il joua un rôle majeur lors des manifestations contre le transport de matériel militaire destiné à l’Indochine. Il faisait l’objet de blâmes et de sanctions financières. Il fut en juillet 1956 déplacé à titre disciplinaire à Coutras (Gironde) où il resta quelques années avant de revenir à Bordeaux-Saint-Jean.

Raymond Gleyal avait adhéré au Parti communiste en novembre 1944. Il accéda aux fonctions classiques d’un cadre communiste local. Secrétaire de la section de Cénon (Gironde), il fut élu au comité fédéral de Gironde dès mai 1947, puis au bureau fédéral en 1954. Sa popularité chez les cheminots et sa notoriété dans la population faisaient de lui un bon représentant de son parti dans les élections locales. À Cénon, où il prit à maintes reprises la tête de la liste communiste, il fut de 1947 à 1959 conseiller municipal. Après une interruption, il fut réélu en 1965 et devint adjoint au maire.

À la même époque, il participa à toutes les initiatives et manifestations, au cours desquelles il payait courageusement de sa personne. En octobre 1956, lors des événements de Hongrie, il fut sérieusement blessé lors des affrontements avec les manifestants anticommunistes. En août 1958, il participa à une action de protestation contre l’exposition organisée à Bordeaux en l’honneur de De Gaulle un mois avant le referendum fondateur de la Ve République. Arrêté suite à des échauffourées avec la police, il fut poursuivi en correctionnelle, puis finalement relaxé. Promu chef de bureau en 1959, Raymond Gleyal était alors secrétaire général du syndicat des cadres de Bordeaux. Admis à la retraite en août 1969, il restreignit ses engagements militants, mais resta secrétaire de l’Union départementale CGT jusqu’en 1973 et membre du bureau fédéral du PCF jusqu’en 1974.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4430, notice GLEYAL Raymond, Antoine par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 2 novembre 2022.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Marie-Louise Goergen. — État civil.

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