BARAILLE Barthélémy

Par Claude Geslin, Guy Haudebourg

Né le 16 avril 1882 à Thétieu (Landes), mort le 31 décembre 1970 au Pellerin (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; cheminot ; militant communiste de Loire-Inférieure.

Barthélémy Baraille (1912)
Barthélémy Baraille (1912)
cc Arch. PPo

Fils d’un laboureur, Barthélémy Baraille entra dans les chemins de fer en 1907 et adhéra au syndicat des cheminots à Amiens en 1908. Cette même année, en avril, il se maria à Saint-Vincent-de-Paul (Landes). Il devint très vite membre du conseil d’administration et délégué à la Bourse du Travail. Mais en 1910, après la grève des cheminots de la Compagnie du Nord, il fut révoqué avec 132 de ses camarades du secteur syndical d’Amiens. En 1914, inscrit au Carnet B, il fut arrêté le jour de la mobilisation et incarcéré pendant quarante jours. Trois mois après sa libération, il était de nouveau arrêté pour la distribution d’un tract de la Ligue des Droits de l’Homme et interné à Sablé (Sarthe) pendant quarante-cinq jours. Interdit de séjour dans le Pas-de-Calais, il fut envoyé à Nantes (Loire-Inférieure) en mars 1915 et trouva du travail à l’Établissement maritime d’Indret. En Loire-Inférieure, Baraille développa encore son action militante. Syndicaliste, il milita à la Bourse du Travail de Nantes. Socialiste, il s’opposa aux majoritaires de son parti qui préconisaient la guerre jusqu’au bout. Dès la réunion de Zimmerwald, il fut membre fondateur d’une section, à La Montagne, du Comité pour la reprise des relations internationales. Avec Crémet, lui aussi de l’Établissement d’Indret, il transforma en 1919 la section en Comité de la IIIe Internationale communiste. Propagandiste acharné, il distribuait tracts, brochures ainsi que le manifeste de la conférence de Zimmerwald ; il vendait les journaux : La Vague, de Brizon, Le Populaire du Centre, le Journal du peuple, le Métallurgiste... En 1919, il fut arrêté pour distribution de brochures interdites par la censure, propagande bolcheviste et excitation à la révolte des soldats de l’armée russe en France. Il fut alors mis au secret à la prison militaire de Nantes. Il fut libéré au bout de cinquante jours grâce à l’intervention de l’avocat parisien Henri Torrès, membre du Comité de la IIIe Internationale, de la Ligue des Droits de l’Homme de Loire-Inférieure et de la Fédération socialiste. Partisan, dès 1919, de l’adhésion du Parti socialiste à la IIIe Internationale, il fut de ceux qui firent pencher la majorité du congrès de la Fédération de Loire-Inférieure vers la résolution du comité de la IIIe Internationale, quinze jours avant le congrès de Tours. À partir de 1920 et jusqu’en 1939, il fut de toutes les batailles politiques du Parti communiste en Loire-Inférieure : trésorier adjoint de la Fédération du Parti socialiste-communiste en 1921, de la Fédération communiste en 1923-1924 ; animateur en 1926 (il était alors gérant de la coopérative de Saint-Jean-de-Boiseau) de la commission paysanne du bureau général de la Fédération communiste de l’Atlantique ; trésorier adjoint du comité départemental de Loire-Inférieure de la Fédération régionale communiste en 1927 ; membre du comité de lutte contre la guerre en 1934 ; secrétaire provisoire en 1935 puis président en 1936 de la section nantaise des « Amis de l’URSS ». Il fut aussi le candidat du PC dans tous les grands scrutins, en particulier lors des élections législatives en 1924, dans la première circonscription de la Loire-Inférieure, en 1928, 1932 et 1936 dans la quatrième circonscription de Nantes.
En 1941, considéré comme un militant communiste dangereux, il fut arrêté et interné au camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure) en même temps que son ami Hureau avant d’être relâché. En 1945, il fut élu au conseil municipal de Saint-Jean-de-Boiseau. Barthélémy Baraille fut l’une des figures les plus caractéristiques du Parti communiste en Loire-Inférieure. En 1960, à soixante-dix-huit ans, il assistait toujours aux réunions, ne ménageant pas ses conseils aux jeunes, leur transmettant des convictions pour lesquelles il s’était battu pendant un demi-siècle et diffusant encore la presse. Il était père de deux filles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article446, notice BARAILLE Barthélémy par Claude Geslin, Guy Haudebourg, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 octobre 2022.

Par Claude Geslin, Guy Haudebourg

Barthélémy Baraille (1912)
Barthélémy Baraille (1912)
cc Arch. PPo

SOURCES : Arch. Nat. F7/13093, 13094, F7/13261. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1M113, 1M116, 1M119, 1M122, 1M2638. — La Bretagne communiste, 1924. — Le Travailleur de l’Ouest, 1928, 1932, 1936. — L’Humanité-Dimanche du 20 novembre 1960. — R. Faligot, R Kauffer, As-tu vu Crémet ? Paris, Fayard, 1991. — Le Congrès de Tours, édition critique, Editions sociales, 1980.

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