Par Marie-Louise Goergen
Né le 28 mars 1937 à Noirétable (Loire) ; facteur mixte, contrôleur adjoint, inspecteur ; secrétaire du syndicat Maîtrise et cadres CFDT de Paris Sud-Est (1969-1973) ; secrétaire adjoint de l’Union régionale des syndicats Maîtrise et cadres du réseau Sud-Est (1968-1973) ; secrétaire adjoint de l’Union professionnelle Paris Sud-Est (1971-1973) ; secrétaire général adjoint de l’Union fédérale des cadres (1971-1973) ; membre du bureau fédéral (1973-1976) puis secrétaire général adjoint (1976-1977) puis secrétaire général des cheminots CFDT (1977-1986) ; membre de la commission exécutive de la FGTE (1983-1986).
Fils d’un ébéniste qui abandonna le foyer familial courant 1938, et d’une fille d’agriculteurs qui éleva seule ses deux fils, Michel Gorand fréquenta l’école primaire de Noirétable puis le collège de Thiers pendant trois ans, avant de passer le concours d’entrée au chemin de fer. Il entra le 1er octobre 1952 à la gare de Gerzat, proche de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), comme élève Exploitation.
Au cours de sa formation il eut comme instructeur Gilbert Billon. Nommé facteur mixte en juillet 1955, il travailla dans différentes gares de la région, avant d’être appelé sous les drapeaux le 1er mai 1957. Reconnu soutien de famille, il fut affecté au service Santé en Tunisie où il resta jusqu’en juillet 1959, et fut démobilisé avec le grade de caporal chef le 5 septembre 1959. Ce fut également la date de son mariage, à Draveil, avec Ginette Auvillain, infirmière, qu’il avait connue lors de vacances avec la SNCF en Corse en 1956.
Le lendemain de son mariage, il fut réintégré à la gare de Corbeil-Essonnes, où il devint rapidement le secrétaire du chef d’agence. À la même époque, il se syndiqua à la CFTC et y resta jusqu’en 1962. Il suivit plusieurs sessions de formation professionnelle et acquit, au fil des examens, les grades de contrôleur adjoint Mouvement en 1962, affecté à la division des études de l’Exploitation — où il retrouva Gilbert Billon —, de chef de groupe en janvier 1964, enfin de contrôleur technique Inspection en janvier 1965 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).
En cette même année, il se syndiqua à la CFDT. Nommé contrôleur principal
Mouvement en août 1968, il participa, quelques mois plus tard, au congrès de l’Union régionale Sud-Est des syndicats des cheminots techniciens, agents de maîtrise et cadres (URC-CFDT) qui eut lieu à Vichy des 23 au 25 octobre 1968. Il y fut élu secrétaire adjoint chargé de l’information syndicale, et reconduit dans cette fonction en décembre 1969. En septembre 1969, il avait été élu secrétaire général du syndicat Maîtrise et cadres de Paris-Sud-Est ; il fut confirmé dans cette responsabilité en octobre 1970.
Michel Gorand participa au 31e congrès fédéral, les 7-10 avril 1970 à Dourdan, où le rapport d’organisation modifiant les structures syndicales avec la création des Unions professionnelles régionales (UPR) fut adopté de justesse. Il participa à la mise en place de l’Union professionnelle de la région de Paris-Sud-Est et fut élu secrétaire général adjoint chargé de l’organisation, Paul Corbes en étant le secrétaire général. Il fut fortement impliqué dans la grève de juin 1971 dans le secteur de la gare de Paris-Lyon, qui se solda par l’attribution d’une prime de vacances.
En novembre 1971, Michel Gorand fut élu secrétaire général adjoint de l’Union fédérale des cadres et chargé de la coordination de l’action professionnelle. Élu à l’exécutif fédéral lors du congrès de Saint-Étienne les 17-20 avril 1973, il fut chargé du secteur Action professionnelle et sociale (APS) avec Jean Villette.
Il représenta la fédération des cheminots CFDT au 5ème séminaire des Cheminots à Berlin du 29 mai au 3 juin 1978, qui rassemblait une cinquantaine de syndicats de 30 pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest (CGT,CFDT, FO, FMC pour la France), l’objectif étant de préparer des positions communes pour les débats de l’OIT en 1979.
Michel Gorand resta au bureau fédéral jusqu’en 1986, comme secrétaire général adjoint à partir de 1976, puis comme secrétaire général des cheminots CFDT à partir de 1977 et jusqu’en 1986 ; cette période correspondait à une augmentation notable de 8 % de la représentativité CFDT lors des élections professionnelles : 20,4% en 1975 et 28,3% en 1987. De 1983 à 1986, il fut chargé de l’information syndicale à la commission exécutive de la Fédération générale du Transport et de l’Équipement (FGTE), dont le congrès constitutif avait eu lieu à Rouen en mai 1977 et dont les rapports avec la Fédération des cheminots avaient été difficiles durant les années 1980-1982.
Ses responsabilités l’amenèrent à siéger au conseil d’administration de la SNCF (novembre 1982-février 1983), au Conseil national des transports (1988-1990) et au comité central d’entreprise de la SNCF dès sa création et sa mise en place le 13 février 1984 et jusqu’en septembre 1987.
En avril de cette année, il fut réintégré dans l’entreprise au grade d’inspecteur divisionnaire du département du transport Sud-Est, affecté à la section TGV. Promu ingénieur principal adjoint en juillet 1991, il prit sa retraite le 1er avril 1992. En février 1992, il avait été nommé représentant de la CFDT au groupe de travail de la mission Carrère, chargé de mission par Paul Quilès sur les transports destination 2002 et le financement des infrastructures.
Il assista partiellement, le 26 janvier 1996 à Créteil, au congrès extraordinaire du syndicat CFDT de Paris Sud Est qui vota le départ de la CFDT, suite aux désaccords avec la Confédération sur la réforme de la sécurité sociale, et qui participa à la création de Sud Rail. Il assista également à l’assemblée générale extraordinaire, du 6 novembre 2003, des syndicats de cheminots CFDT, dont 50% décidèrent, dans une motion de « quitter la CFDT » suite aux désaccords avec la Confédération, sur la réforme des retraites de mai 2003.
Investi dans une association locale de défense de l’environnement à partir de 1990 comme vice-président, il en devint président en 1992. Par ailleurs, adhérent du Parti socialiste depuis 1986 il devint secrétaire de la section locale de Draveil (Essonne) de novembre 1995 à décembre 1998 et se présenta aux élections municipales de 1995 sur une liste de gauche unie. Il fut élu conseiller municipal d’opposition de juin 1997 à juin 2001.
Michel Gorand fit partie du conseil d’administration de l’Association pour l’histoire des chemins de fer en France (AHICF) de 2000 à 2016.
Michel et Ginette Gorand ont deux enfants, un fils cheminot au service électrique, et une fille. Ils ont cinq petits-enfants.
Par Marie-Louise Goergen
OEUVRE : Michel Gorand, L’histoire de la Fédération des cheminots CFTC puis CFDT depuis février 1918, son action, ses militants, chez l’auteur, 2016, 308 p. — Morts en été 1944 (tués, fusillés, massacrés) dans l’Indre, pour la Liberté, chez l’auteur, 2017, 122 p.
SOURCES : Arch. Ppo, dossier RG n° 492.578, fiches du 15 janvier 1977, de décembre 1977 et d’août 1986. — Arch. CFDT. — Renseignements communiqués par Michel Gorand. — Notes de Louis Botella. — État civil.