GOUZOU Marc

Issu d’une famille de cinq enfants et de parents ouvriers puis exploitants agricoles, Marc Gouzou, après son certificat d’études primaires, fit son apprentissage de mécanique auto dans un garage puis, après le service militaire, entra à la SNCF comme auxiliaire en juillet 1964 à Pantin. Il faisait partie de ces jeunes provinciaux, venus souvent de la campagne pour être recrutés pour les triages et chantiers de transbordement de la région parisienne, avec déroulement de carrière inexistant et logeant à l’époque dans des wagons ou baraquements de bois. Marc Gouzou adhéra à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) puis à la CFDT le 1er mars 1965 et commença à militer en 1966 dans le groupement des gares de Pantin (chantier de transbordement), Noisy (triage), gros établissements de 1 500 agents. Son militantisme s’exerça alors plutôt dans les foyers de jeunes et la revendication principale était alors la construction de logements décents.

Au début 1967, il devint secrétaire du syndicat des cheminots CFDT de Pantin-Noisy (Seine-Saint-Denis), prépara activement les élections professionnelles de mars et devint délégué du personnel. C’est alors qu’il rencontra Joseph Turmel, futur permanent CFDT, qui anima le comité de grève pendant l’action de 1968. Sur la lancée, lors des élections professionnelles de 1969, la CFDT devint majoritaire sur Pantin-Noisy avec trois sièges sur cinq à l’Exécution et un sur deux en maîtrise, Marc Gouzou devenant délégué à la sécurité. Mais c’était alors la période de création du Service national des messageries (SERNAM) et la mise en place, en 1970, des quarante-cinq succursales SERNAM, dont la plus importante (750 agents) regroupait les quatre centres de transbordement de la région parisienne formant le SERP (Service Exploitation de la région parisienne). C’est dans cet établissement que Marc Gouzou structura les équipes CFDT de la région parisienne avec Toupiolle à l’Exécution et Sourrouille en maîtrise. À cette époque, il participa à la commission du statut sur les problèmes de SERNAM et siégea parfois au comité mixte professionnel pour défendre l’idée que le SERNAM reste service (et non filiale) de la SNCF, que le chemin de fer soit privilégié pour le transport des colis et que les agents du SERNAM conservent le statut de cheminot. Dans le même temps, il s’impliqua avec passion dans les tournées des succursales et donna toujours l’image de l’homme de terrain, même s’il quitta son poste de secrétaire de syndicat en 1973, car il devint délégué du personnel auprès du directeur général après les élections professionnelles de 1973 et jusqu’à 1976. C’est à partir du congrès fédéral d’avril 1973 à Saint-Étienne qu’il prit aussi la responsabilité d’animateur national du groupe technique national (GTN) du SERNAM et fut élu au bureau fédéral des cheminots CFDT. Il participa à l’équipe animatrice de l’Union professionnelle des cheminots de la région parisienne (UPCRP) de 1975 à 1977. Il accepta mal le rejet du quitus au bureau fédéral lors du congrès fédéral d’octobre 1976 mais, ferme partisan de la création de la Fédération générale des Transports et de l’Équipement (FGTE-CFDT), il conserva ses responsabilités (bureau fédéral et GTN), jusqu’au congrès constitutif de la FGTE de mai 1977, où il passa le relais du GTN à Roger Sourrouille. Toujours en 1977, il devint secrétaire général de l’Union professionnelle régionale (UPR) de Paris-Est.

Membre du Parti socialiste unifié (PSU) depuis 1969, il se présenta sur une liste PSU et front autogestionnaire aux élections municipales de Noisy-le-Sec en 1977, 1983 et enfin en 1989, date à laquelle sa liste recueillit environ 10 % des voix. À partir de 1980, il passa le relais de secrétaire général de l’UPR et continua à militer au syndicat de Bobigny, au SERP et au GTN SERNAM, tout en étant délégué du personnel jusqu’à juin 1997, date de son départ à la retraite, et élu au comité d’établissement SERNAM de 1991 à 1993.