GRIESS Chrétien (ou GRIES)

Par Pierre Schill

Né le 13 octobre 1895 à Sparsbach (Bas-Rhin annexé), mort en déportation le 2 novembre 1943 à Neustadt ; ouvrier aux ateliers de Montigny-lès-Metz (Moselle) ; militant du syndicat unitaire des cheminots ; vice-président de la Société de chant Espérance Montigny ; résistant.

Ouvrier aux ateliers de Montigny-lès-Metz de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, Chrétien Griess faisait partie de ces nombreux Alsaciens qui vinrent s’installer et travailler en Moselle après la Première Guerre mondiale suite au manque de main-d’œuvre notamment lié à l’expulsion des ouvriers allemands. Il milita au syndicat unitaire des cheminots et au Parti communiste.

En novembre 1930 il était par ailleurs l’un des principaux dirigeants du mouvement sportif et culturel ouvrier en Moselle. Il était notamment vice-président de la Société de chant Espérance Montigny, proche des communistes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Chrétien Griess fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine de Chrétien Griess lui valut d’être arrêté, sur dénonciation d’un autre cheminot, par la Gestapo le 9 ou le 11 septembre 1943 aux ateliers de Montigny-lès-Metz et d’être emprisonné au Grand Séminaire de Metz avant d’être emprisonné et torturé à Neustadt, où il mourut le 2 novembre 1943. Chrétien Griess distribuait aux ateliers de Montigny-lès-Metz des exemplaires clandestins de l’Humanité.

Son nom figure sur la plaque commémorative des cheminots morts pendant la Seconde Guerre mondiale apposée en gare de Metz et sur la plaque du monument aux morts de Montigny-lès-Metz rendant hommage aux « tués au maquis et en camp de concentration en Allemagne ». Il fut décoré à titre posthume de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme, de la Médaille de la reconnaissance française et de la Médaille de la Résistance. Chrétien Griess obtint à titre posthume le titre de déporté résistant.

Marié le 21 septembre 1935 à Montigny-lès-Metz, il avait des enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4577, notice GRIESS Chrétien (ou GRIES) par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 20 juin 2010.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 24 Z 15. — Union des syndicats des cheminots Alsace-Lorraine, CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953, 196 p. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Fernand Leroy, Montigny cité cheminote. Histoire des ateliers SNCF de Montigny-lès-Metz... qui n’a jamais eu de gare !, Metz, Union départementale d’économie sociale de Moselle, 1993 (2e édition), 127 p. — Renseignements fournis par Mme Charles Beck. — État civil.

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