GROSS Louis, Eugène

Par Marcel Henriot

Né à Bologne (Haute-Marne) le 10 juin 1886 ; sous-chef d’équipe à la gare de Chaumont (Haute-Marne) ; secrétaire du syndicat des Cheminots de Chaumont en 1919 et administrateur de l’Union des syndicats du réseau Est.

Rédacteur à L’Égalité Socialiste, Louis Gross y écrivit contre la vie chère et il concluait alors : « les prix normaux n’étant pas obligatoires, ménagères, n’achetez que chez ceux qui les respecteront et boycottez tous les autres sans exception ». Le 7 septembre 1919, il protestait dans le journal contre les attaques de la presse bourgeoise à l’égard de la journée de huit heures : « quand vous voudrez toucher à la loi de huit heures, écrivait-il, vous trouverez devant vous 280 000 cheminots qui ne craindront pas de vous regarder en face, car ce que nous avons obtenu avec tant de peine, nous entendons le garder et, au besoin, le défendre ».

Il fit paraître le 26 octobre 1919, un long article sur les transports où il essayait de trouver les remèdes à la grave crise qui sévissait. Pour lui, le vice résidait dans le compartimentage de la France en réseaux ennemis et il réclamait la nationalisation.

En juillet 1919, il fut élu secrétaire de la Bourse du Travail de Chaumont en remplacement de Lockmann. À titre d’indemnité, Gross devait être logé à la Bourse.

Toute cette activité journalistique le mit en vedette politiquement et syndicalement : aussi le vit-on figurer sur la liste présentée par le Parti socialiste SFIO aux élections municipales de Chaumont le 30 novembre 1919. Il obtint 550 voix alors que Évrard en recueillait 957 : il fut cependant retenu pour être, avec cinq autres de ses camarades sur la liste de « concentration à gauche ». Il fut élu le 7 décembre avec 1 435 voix et demeura conseiller jusqu’au 3 mai 1925. Au congrès des cheminots de l’Est de mars 1920, il fut désigné comme secrétaire général pour la propagande du 3e secteur.

À la suite des grèves de 1920, Louis Gross adressa au groupe socialiste sa démission qui fut acceptée ; il accepta de démissionner également de son siège de conseiller municipal, ces deux démissions ayant été, semble-t-il, demandées par le Parti socialiste qui ne pardonnait pas à Gross d’avoir été parmi les premiers cheminots grévistes à réintégrer la gare.

Toutefois après la scission, les socialistes cheminots réclamèrent, le 22 mars 1921, le retour de Gross dans le groupe chaumontais. À la réunion du 4 octobre 1921, il était désigné comme secrétaire de la section communiste de Chaumont sur la proposition de Lucien Morel* qui réclamait un secrétaire actif, succédant à Lacour qui avait manifesté le désir d’être remplacé.

En décembre 1921, Gross fut chargé provisoirement de la formation d’un nouveau syndicat de Cheminots sur l’ordre de la minorité syndicaliste du syndicat des cheminots de Chaumont qui avait pris position en faveur du bureau Semard et il devint finalement secrétaire du syndicat unitaire des cheminots en mars 1922.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4600, notice GROSS Louis, Eugène par Marcel Henriot, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 20 juin 2010.

Par Marcel Henriot

SOURCES : Arch. Nat., F7/13002, Chaumont, 6 juillet 1919. — Arch. Dép. Haute-Marne, 14 M 6. — L’Égalité Socialiste, 31 août, 7 septembre et 30 novembre, 7 décembre 1919, 4 avril, 16 mai 1920, 27 mars, 9 octobre, 11 décembre 1921, 5 mars 1922. — Lettre du maire de Chaumont, 13 janvier 1976.

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