BARBEDIENNE Rodolphe, Georges, Eugène

Par Claude Pennetier

Né le 20 février 1884 à Naintré (Vienne), mort le 23 mai 1955 à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine) ; commerçant ; maire adjoint de Clichy.

Fils d’un armurier et d’une ménagère, Rodolphe Barbedienne, figurait sur les listes électorales de Clichy en 1914 comme employé des chemins de fer. Ancien combattant de la Première guerre mondiale, il fut secrétaire de l’Union des syndicats des chemins de fer de l’État et de l’Orphelinat national des chemins de fer. C’est vraisemblablement en raison de la répression qui suivit les grèves de 1920 qu’il devint restaurateur avec son épouse Renée, cuisinière, née en 1884 à Rueil-Malmaison. Lors du recensement de 1926 il vivait également avec sa mère et son fils né en 1909 à Clichy.
« Commerçant syndiqué », il fut élu conseiller municipal communiste de Clichy (Seine) le 10 mai 1925 et réélu en deuxième position de sa liste (5 851 voix sur 13 745 inscrits et 11 877 votants) le 5 mai 1929. Le conseil le désigna comme adjoint en mai 1925 et en mai 1929. Il s’occupait de l’état civil et des services annexes ainsi que des colonies de vacances. C’est lui qui fut chargé, en février 1934, de mettre en place les baptêmes civils. En octobre 1925, il avait signé la lettre au CE de l’IC dite Lettre des 250 qui critiquait la direction du Parti communiste.
Barbedienne rompit avec le Parti communiste, en même temps que le maire Charles Auffray, à la fin de l’année 1929. Son nom figure en troisième position de la « Déclaration commune du Groupe d’unité ouvrière de Clichy des Jeunesses d’unité prolétarienne et de la Majorité de l’Assemblée municipale », qui marquait une rupture provisoire avec le Parti d’unité prolétarienne. La déclaration réaffirmait : « Nous sommes pour la conquête du pouvoir par le prolétariat manuel et intellectuel », « nous sommes communistes en dehors du parti communiste officiel [...] Il nous a fallu récemment choisir entre notre volonté nettement exprimée de rester nous-mêmes et un carré de parlementaires oublieux de ce qu’ils devaient à ceux qui peinent [...] Le Parti d’unité prolétarienne a préféré, contre toute attente, se séparer de nous plutôt que d’écarter de ses rangs ceux qui venaient de compromettre irrémédiablement toute son action passée. » (Le Prolétaire de Clichy-Levallois, 26 mai 1933). Candidat sur la liste du Parti d’unité prolétarienne lors des élections du 12 mai 1935, il garda son siège et sa fonction d’adjoint. Barbedienne adhéra au Parti socialiste SFIO avec les membres de son organisation en juin 1937. Sur le plan communal, son attention se portait vers la caisse des écoles. Il présidait l’Amicale des pêcheurs à la ligne en 1935.
Lors de ses obsèques en 1955, Georges Levillain, maire de Clichy évoqua un incident de l’automne 1940 : « L’irruption des Allemands en juin 1940 arracha à Barbedienne une grimace. Toujours, il avait préconisé l’Entente et l’Union de peuples ; jamais, il n’avait entrevu celles-ci imposées par les armes. D’où les sentiments de réserve éprouvés. Ceux-ci se cristallisèrent - peut-être trop tôt - dans une histoire de réquisition qui lui valut d’être arrêté quelques temps. » (Le Prolétaire, 4 juin 1955). Les archives préfectorales indiquent en effet qu’il a été arrêté par les Allemands début octobre 1940, pour avoir, en l’absence du maire, fait apposer une affiche indiquant que « s’il manquait des pommes de terre, c’était parce que les Allemands les avaient réquisitionnés. » Il fut rapidement libéré de la prison militaire de Paris, rue du Cherche Midi. I démissionna du conseil municipal en 1942, pour protester contre les révocations d’élus par Vichy.
Après la Libération, toujours commerçant à Clichy, il militait activement au Parti socialiste SFIO.
Lors de ses obsèques, fin mai 1955, le cortège s’arrêta devant la mairie avant de gagner le cimetière de Clichy. On note parmi « ses compagnons de lutte » la présence de Lucie Colliard, Charles Auffray, Joseph Le Garlantézec, Auguste Langlais, Maurice Michard*, Jean-Baptiste Dosmond*, Louis Closais*, Pierre Auffret*, François Cocherel*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article467, notice BARBEDIENNE Rodolphe, Georges, Eugène par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 13 septembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 et Versement 10451/76/1, 10441/64/2 N°33. — Le Prolétaire de Clichy-Levallois, 1934-1955.

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