BARBERO Antoine, Jean, Julien

Par Michel Gorand

Né le 15 octobre 1928 à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), mort le 1er mars 2020 à Fréjus (Var) ; intérimaire puis sous-chef de gare ; secrétaire général de la Fédération des cheminots CFDT (1973-1976) ; membre du bureau fédéral FGTE-CFDT (1977-1983).

Le père d’Antoine Barbero fut agent d’assurances et comptable, sa mère fut couturière et veilleuse de nuit à l’hôpital. Après des études secondaires et un passage à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), Antoine Barbero fut admis à la SNCF en octobre 1945 à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) comme élève Exploitation, puis nommé facteur mixte à Perrignier en mars 1947. Il participa à la grève de juin 1947 et adhéra à la CGT. Appelé à l’armée en novembre 1948, il fut libéré début décembre en tant que fils aîné de veuve de guerre non remariée et réintégra la gare de Marignier (Haute-Savoie) en mars 1949. Cette même année, pendant la grève d’octobre, il renvoya le premier train du matin sur Bonneville (Haute-Savoie), d’où il venait, et fut sanctionné d’un blâme pour obstruction à la libre circulation d’un train de voyageurs. Il démissionna de la CGT et adhéra à la CFTC au début de 1950, dont il fut représentant au comité mixte d’exploitation de l’arrondissement de Chambéry (Savoie) jusqu’à juin 1953, date à laquelle il fut promu intérimaire à Rives-sur-Eure. Antoine Barbero milita au syndicat de Grenoble et siégea au conseil de l’Union départementale de l’Isère de novembre 1953 à avril 1955, puis fut muté à Bellegarde (Ain). Il fut promu intérimaire de 2e classe à Saint-Julien-en-Genevois le 1er novembre 1956 et fut délégué du syndicat de Bellegarde au congrès confédéral de 1957. Antoine Barbero se maria en septembre 1958 à Saint-Julien avec Paula Bunod et ils eurent un fils.
Sa promotion au grade de facteur-chef l’amena à Grenoble où il siégea au comité mixte d’établissement. Il fut ensuite promu sous-chef de gare de 3e classe à Saint-Claude en janvier 1962 puis fut nommé sous-chef de gare de 2e classe à Bellegarde le 1er avril 1963. Il y anima le syndicat CFTC avec Antonin Novel et siégea au comité mixte d’établissement comme représentant du syndicat. Promu sous-chef de gare de 1re classe à Dijon-Ville (Côte-d’Or) en mars 1967, il fut le représentant CFDT au comité mixte d’établissement, membre du conseil de l’Union départementale de novembre 1967 à juin 1970 et secrétaire du syndicat maîtrise et cadres de Dijon de juin 1968 à juin 1970. Dès le 17 mai 1968, il engagea la CFDT dans l’occupation de la gare de Dijon, reçut les clés du chef de gare, et fit partie du comité de grève de la gare et du poste de commandement de Dijon. CFDT et CGT mirent en place un comité de reprise à la fin du conflit pour une remise en ordre de marche dans les meilleures conditions de sécurité de l’établissement et du poste de commandement (PC). À partir d’octobre 1968, Antoine Barbero devint responsable de l’action professionnelle à l’Union régionale des cadres du Sud-Est et représentant de la commission technique Exploitation à l’Union fédérale des cadres au congrès d’Albé en 1968. Promu sous-chef de gare hors classe en avril 1970, il fut aussi élu au bureau fédéral des cheminots CFDT lors du congrès d’avril 1970 à Dourdan, remplaça Yvon Cousin comme coordinateur des groupes techniques nationaux en juin 1970, puis fut dégagé comme permanent fédéral en octobre 1970. Antoine Barbero siégea alors régulièrement le jeudi à la commission du statut, notamment pour les discussions sur la réforme du dictionnaire des emplois. Il participa aux négociations qui aboutirent à la signature, le 1er juin 1972, de l’accord sur la formation professionnelle continue, signé par tous les syndicats. En septembre 1972, il devint secrétaire général adjoint de la Fédération et fut chargé de la préparation du congrès fédéral sur la base d’« une équipe, un programme », démarche nouvelle qui se substituait à la méthode du secrétaire général qui choisit son équipe et qui était une conséquence des dissensions internes faisant suite au conflit de juin 1971.
Au 32e congrès fédéral d’avril 1973 à Saint-Étienne, Antoine Barbero fut élu secrétaire général de la Fédération mais le rapport d’orientation ne fut adopté qu’à 66 % et le bureau fédéral fut renouvelé aux deux tiers. Une tentative de déstabilisation eut lieu d’ailleurs à l’automne 1973 par un « groupement de réflexion », ce qui créa un mauvais climat et des tensions internes qui amenèrent Antoine Barbero à ne pas demander le renouvellement de son mandat au congrès suivant. Élu au congrès de la Grande-Motte qui préparait la création de la Fédération générale du Transport et de l’Équipement (FGTE), il prit en charge le secteur international et fut élu président de la Fédération internationale des syndicats ouvriers du transport (FIOST) en décembre 1976 où il prépara le départ de la CFDT de cet organisme ainsi que l’adhésion à la Fédération internationale des transports (ITF). Il conduisit la délégation FGTE au congrès de l’ITF à Miami en juillet 1980. Il siégea également à la commission internationale confédérale de 1976 à 1980. Réélu au bureau FGTE lors du congrès de 1980, il s’investit dans l’action revendicative fédérale, notamment dans l’action des nettoyeurs du métro en avril 1981. Après la démission de Gaston Bessay en octobre 1982, il assura le secrétariat général de la FGTE et la préparation du congrès de Saint-Pol, près de Dunkerque, en avril 1983. Il prit sa retraite en octobre 1983 avec le titre de chef de gare principal honoraire.
Antoine Barbero adhéra au Parti socialiste en 1972 et fit partie de la commission nationale Transports du PS à partir de 1974. Il en fut le secrétaire pendant de nombreuses années, y compris lorsqu’il fut chargé de mission au cabinet du ministre des Transports entre 1988 et 1993. Militant de la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT), il fut désigné comme représentant des usagers au conseil d’administration de la RATP de 1983 à 1993. Il fut également le président Ile-de-France de la FNAUT entre 1997 et 1999. Antoine Barbero siégea au Conseil national des transports au titre de personne qualifiée à partir de 1982. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1984 et officier du Mérite civil en 1989.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article470, notice BARBERO Antoine, Jean, Julien par Michel Gorand, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Michel Gorand

SOURCES : Arch. PPo, dossier RG n° 492.578, fiche du 15 janvier 1977 ; SNCF S30. — Arch. CFDT. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Marie-Louise Goergen et de Georges Ribeill. — Correspondances avec le militant, 2002. — État civil. — Sté généalogique du Bas-Berry, avril 2020.

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