GUILLOUX Edme

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Né le 27 avril 1865 à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), mort le 17 janvier 1943 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; cheminot puis fabriquant de papier peint ; militant socialiste puis communiste ; conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (1919-1940).

Né dans une famille ouvrière dont le père, analphabète, était manouvrier, Edme Guilloux entra à l’école professionnelle des chemins de fer où il reçut une formation de mécanicien qui l’amena à travailler pour la Compagnie PLM pendant quelques années. Puis, attiré par la création d’une entreprise de papiers peints « Turquetil » que deux Anglais venaient de fonder à Ivry-sur-Seine, il participa à son démarrage. Il y fit toute sa carrière qu’il termina comme chef d’entretien. Vers 1905, il vint s’installer, à deux pas de son lieu de travail, au 54 rue de Seine dans le quartier du Port.

Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, Edme Guilloux, candidat socialiste sur la liste d’Armand Darreau aux élections municipales, fut élu le 7 décembre 1919 en troisième position sur 10. Il fit partie des dix conseillers SFIO de la section du Port qui formaient le tiers d’un conseil composé par ailleurs de membres du Parti socialiste français et de radicaux. Soutenant la motion Cachin*-Frossard*, il contribua non seulement à implanter la SFIC à Ivry-sur-Seine mais à la consolider en étant constamment réélu à chaque consultation électorale. En effet, seul conseiller à rester durant tout l’entre-deux-guerres, il retrouva d’abord son siège, le 23 avril 1923, avec François Cazalot*, Alphonse Groseiller*, Auguste Jandot*, Georges Lapierre* et Eugène Westermeyer* après avoir démissionné de son mandat, le 30 mars 1922, pour protester contre la révocation d’Alfred Jouatte*, un militant communiste, employé de la mairie. Il fut ensuite élu sur la liste d’Eugène Westermeyer* en mai 1925 en deuxième position (sur 10) puis sur celle de Georges Marrane* lorsque le sectionnement de la commune disparut, en troisième position en mai 1929 (sur 32) et enfin en quatorzième en mai 1935 (sur 32). Le conseil de préfecture le déchut de son mandat, le 9 février 1940, pour appartenance au Parti communiste.

Très assidu aux séances du conseil municipal et membre de nombreuses commissions au cours de ses quatre mandats successifs, Edme Guilloux s’attacha plus particulièrement à doter la commune de moyens nécessaires pour ouvrir une colonie de vacances « Les Mathes » située en Charente-Maritime où il se rendait régulièrement pour assurer son fonctionnement. Il participa beaucoup aussi à l’essor de l’école municipale d’apprentissage en s’occupant du secteur « mécanique ».

Figure ivryenne de militant dévoué tout au long de sa vie, père de trois enfants et grand-père de sept petits enfants dont certains suivirent le même engagement politique, il s’éteignit à son domicile le 17 janvier 1943. Il laissa dans la mémoire locale l’image de l’« ancien » dont le nom est désormais lié à celui d’une rue d’Ivry-Port.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4725, notice GUILLOUX Edme par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er novembre 2009.

Par Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — État civil de Villeneuve-Saint-Georges et d’Ivry-sur-Seine. — Arch. Com. Ivry-sur-Seine. — Bernard Chambaz, L’implantation du PCF pendant l’entre-deux-guerres, Mémoire de maîtrise, Université de Paris I, 1971. — J. Lojkine, N. Viet-Depaule, Classe ouvrière, société locale et municipalités en région parisienne, CEMS, 1984. — Témoignages de sa belle-fille, Madame Robert Guilloux, et de sa petite-fille Yolande en 1984. — Renseignements recueillis par Claude Pennetier.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable