HARMAND Émilien

Par Marie-Louise Goergen

Né le 25 mars 1898 à Bruville (Meurthe-et-Moselle), mort le 4 février 1964 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ; cheminot commis principal ; syndicaliste CGT puis FO et militant socialiste ; conseiller municipal puis maire adjoint de Jarny (Meurthe-et-Moselle).

Fils d’un maçon (suivant l’acte de naissance) qui tint ensuite une épicerie-café avec sa femme à Bruville (Meurthe-et-Moselle), Émilien Harmand avait une sœur, Irma, qui était également cafetière à Doncourt-les-Conflans (Meurthe-et-Moselle). Doté du certificat d’études primaires, il fit un apprentissage de géomètre puis entra comme aide-géomètre à la mine de fer de Giraumont (Meurthe-et-Moselle).

Pendant la Première Guerre mondiale, il fut interné par les Allemands à l’âge de seize ans, du 5 février 1915 au 25 juin 1915. Selon le témoignage de sa fille, « les transes par lesquelles il est passé lui ont provoqué cette énorme mèche de cheveux blancs en avant du front qu’il a gardée toute sa vie », visible sur la carte de déporté où est agrafée sa photo.

Entré comme homme d’équipe à l’essai au service Exploitation de la Compagnie de l’Est à Conflans-Jarny (Meurthe-et-Moselle) en 1920, commis puis commis principal, il fut ensuite muté à Metz-Ville (Moselle) en novembre 1949, où il resta jusqu’à sa retraite en novembre 1954.

Idéologiquement proche de Jean Jaurès et d’Aristide Briand, préoccupé par la condition ouvrière et attiré par les idées socialistes, Émilien Harmand commença à militer à la fin des années 1920. Il fut trésorier adjoint du syndicat confédéré des cheminots de Conflans-en-Jarnisy à partir de décembre 1929, secrétaire adjoint de janvier 1931 à la réunification du syndicat en janvier 1935. Le 6 décembre 1936, il fut élu secrétaire du syndicat.

Arrêté par les gendarmes français au début de l’Occupation, puis interné à Écrouves (Meurthe-et-Moselle) pour activité syndicale et politique, Émilien Harmand fut libéré quelques mois plus tard parce que non communiste. À la Libération, il reprit ses fonctions de secrétaire du syndicat CGT des cheminots, puis opta pour Force ouvrière au moment de la scission. Sa fille se souvient d’un homme qui, tout en restant militant d’envergure locale, se dépensait sans compter tant parmi les cheminots qu’au niveau interprofessionnel.

Adhérent du Parti socialiste SFIO, il avait été élu conseiller municipal puis maire adjoint de Jarny aux élections municipales de 1945. Lors de ses obsèques religieuses, l’on évoqua un militant « bien connu de nombreux Jarnysiens » qui « laissera en notre ville le souvenir d’un homme courageux, loyal, dévoué et bon » (Est-Républicain).

Marié en novembre 1921 à Buzancy (Ardennes) avec Marie Dardenne, sans profession, Émilien Harmand fut père de huit enfants nés entre 1923 et 1934, dont deux moururent en bas âge. Ses fils exerçaient les métiers respectivement de métallurgiste, cheminot (Christian, mort en 1970), ouvrier aux forges et fonderies.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4810, notice HARMAND Émilien par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 juin 2010.

Par Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, 10 M 106. — Arch. SNCF de Béziers. — Le Réveil ouvrier. — La Voix de l’Est. — Est-Républicain, 5 février 1964 (nécrologie). — DBMOF, tome 31, p. 231. — Renseignements communiqués par sa fille, Colette Constant. — État civil.

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