HEINRICH Gustave, Adolphe

Par Pierre Schill

Né le 2 août 1892 à Mulhouse (Haut-Rhin annexé), mort le 20 février 1961 à Thionville (Moselle) ; cheminot chauffeur de route aux ateliers de Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz, Moselle) de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; militant CGTU ; trésorier de la section communiste de Thionville ; secrétaire de la section de Thionville du Secours rouge international.

Gustave Heinrich faisait partie de ces nombreux Alsaciens qui vinrent s’installer et travailler en Moselle après la Première Guerre mondiale suite au manque de main-d’œuvre notamment lié à l’expulsion des ouvriers allemands.

Travaillant aux ateliers de Basse-Yutz de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, Gustave Heinrich résidait à Thionville où il se présenta à plusieurs reprises aux élections municipales. Il mena aux élections des 5 et 12 mai 1929 la liste communiste et obtint 540 voix sur 2 415 suffrages exprimés. Au second tour il rassembla 686 voix sur 2 336 suffrages exprimés et ne fut pas élu. Il se présenta à nouveau aux élections des 5 et 12 mai 1935 sur la Liste républicaine et d’action populaire (gauche). Il obtint au premier tour 539 voix sur 2 686 suffrages exprimés. Au second tour il recueillit 452 voix sur 2 677 suffrages exprimés et ne fut pas élu.

Parallèlement à son engagement politique, Gustave Heinrich milita aussi au syndicat unitaire des cheminots. À la fin de l’année 1934, il était membre du comité dirigeant la section Voies et Bâtiment de Basse-Yutz. La section unitaire comptait alors environ 600 adhérents. En décembre 1935 il était par ailleurs secrétaire de la section de Thionville du Secours rouge international.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gustave Heinrich fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine de Gustave Heinrich lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 30 août 1943 et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être transféré à la mi-août 1944 au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé). Il fut probablement déporté ensuite vers un camp en Allemagne d’où il revint vivant.

À la Libération, Gustave Heinrich recommença à militer au PC. Il fut candidat au deuxième tour des élections municipales des 23 et 30 septembre 1945 à Thionville sur la Liste d’Union française et antifasciste. Au second tour la liste menée par René Schwob recueillit 657 voix de moyenne. Gustave Heinrich obtint quant à lui 686 suffrages et ne fut pas élu. Il figurait en troisième position sur la liste de gauche menée par Charles Friedrich aux municipales du 19 octobre 1947 mais ne fut pas élu.

En janvier 1951 il était encore trésorier de la section communiste de Thionville. Il figurait une nouvelle fois sur la liste de gauche aux municipales du 26 avril 1953 à Thionville. Il obtint 660 voix et ne fut pas élu.

Marié le 25 février 1922 à Mulhouse (Haut-Rhin) avec Élisabeth Schon, il ne semble pas avoir eu d’enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4845, notice HEINRICH Gustave, Adolphe par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 juin 2010.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 301 M 78 ; 303 M 155 ; 310 M 95 ; 151 W 821. — Arch. Com. Thionville, 1 K 14 ; 30 W 6 et 7. — Arch. Direction interdépartementale d’Alsace du secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens combattants, fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — Le Républicain lorrain, 21 février 1961. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — État civil.

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