HERBAUT Fernand

Par Gilles Morin, Nadia Ténine-Michel

Né le 24 septembre 1899 à Lille (Nord) ; cheminot à Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise, Seine-saint-Denis) ; militant responsable socialiste SFIO ; maire d’Aulnay-sous-Bois (1947-1959).

Employé cheminot syndiqué (1945), retraité SNCF (1958). Prisonnier civil durant la guerre de 1914-1918, il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1919 ou 1922 selon les sources.

Secrétaire de section et de l’Union cantonale d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise) de 1933 à 1945. Candidat aux élections cantonales à Aulnay en mars 1939, il obtint 2 170 voix, contre 5 595 au candidat communiste. Il fut nommé conseiller dans la délégation spéciale, après la suspension de la municipalité favorable au pacte germano-soviétique. Mais il ne fut pas maintenue par Vichy.

Pendant la clandestinité, Herbaut milita à Libération-Nord dès 1941 et participa à la reconstitution de la fédération socialiste clandestine, appartenant à sa la commission administrative clandestine.

Membre du bureau fédéral SFIO de Seine-et-Oise en 1944-1947, trésorier adjoint en 1947, il était toujours suppléant de la commission administrative fédérale en juin 1955.

Herbaut intervint au congrès national d’août 1945 sur la réforme des statuts du parti pour défendre « la vieille charte marxiste et guesdiste de 1905 » contre le projet du comité directeur qui supprimait toute référence à la lutte des classes et à la laïcité. Il fut candidat aux élections cantonales de 1945 à Aulnay-sous-Bois, puis à Pontoise en 1951 et à Aulnay en 1958 et encore candidat aux élections législatives de 1945 et 1958. Lors de ses dernières, après s’être prononcé pour le « Oui » aux institutions, il reprenait le slogan de la SFIO nationale « À l’avant-garde de la Ve République ».

Fernand Herbaut fut élu maire d’Aulnay-sous-Bois en 1947, alors que la SFIO avait obtenu moins de 10% des voix et trois conseillers seulement en se présentant comme arbitre de la Troisième force. RPF et parti communiste étant arrivé pratiquement à égalité, il fut porté dès le premier tour aux fonctions de maire par une entente avec les élus de la liste RPF-Radicaux. Les communistes firent une active campagne contre lui, les familles de fusillés le qualifiant de « traître » et refusant qu’il fleurisse les tombes des martyr de la Résistance. Sa majorité était fragile, deux de ses adjoints démissionnairent durant son premier mandat, dont un membre de la SFIO qui rejoignit le Parti communiste. Mais il fut réélu en 1953 et demeura à la direction de la ville jusqu’en 1959.

Au 2e tour des municipales de mars 1959 il refusa les propositions d’union du PCF qui était arrivé en tête au premier tour et fit, sans succès, liste commune avec des membres de l’UNR.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4892, notice HERBAUT Fernand par Gilles Morin, Nadia Ténine-Michel, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 14 mars 2010.

Par Gilles Morin, Nadia Ténine-Michel

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3229, F/1cII/299. — Arch. de l’OURS, dossier Essonne. — Bulletin fédéral SFIO de la Seine-et-Oise, 1944-1947, mai et juin 1955. — Profession de foi pour les élections d’octobre 1945. — Nadia Michel-Ténine, « Le socialisme en banlieue nord et Nord-est de Paris, de 1945 à nos jours », op. cit. — Notes de Gilles Morin.

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