HERMANN Fernand, Robert

Par Yves Le Maner

Né le 2 août 1896 à Creil (Oise) ; employé de chemin de fer ; militant syndicaliste et communiste du Nord, puis de la Somme ; secrétaire du rayon de Fourmies (Nord).

Fils de Xavier Hermann et d’Augustine Davin, Fernand Hermann se maria le 17 janvier 1917 avec Julienne Quint dont il eut deux enfants. Revenu de la guerre mutilé, cheminot à la Compagnie du Nord, il s’installa à Anor (Nord), en 1925. Dès son arrivée, il fonda un syndicat CGTU des cheminots dont il assuma le secrétariat. Brillant orateur, il organisa sur le plan local de multiples réunions dans lesquelles l’antimilitarisme était l’un des thèmes les plus importants. Aidé par H. Carron, il contribua au développement de la cellule du Parti communiste d’Anor dont il était devenu le secrétaire. Excellent organisateur, il dirigea, en tant que secrétaire, le rayon de Fourmies de 1928 à 1930 qui regroupait neuf cellules locales ; il était alors correspondant de l’Enchaîné pour la région de Fourmies-Anor. Candidat au conseil général dans le canton de Trélon (Nord) lors du renouvellement de 1928, il fut largement battu par le conseiller général sortant, le socialiste Coppeaux. À cette occasion, Fernand Hermann obtint l’éviction de François Sue qui avait fait campagne en faveur du candidat socialiste.

À la fin de l’année 1930, Fernand Hermann quitta le Nord pour s’installer à Chaulnes (Somme) où il devint immédiatement secrétaire de la cellule d’entreprise des cheminots, groupement aux effectifs squelettiques, et secrétaire du syndicat unitaire ; il conserva ce poste à la tête du syndicat CGT unifié de 1936 à 1939.

Il représenta le Parti communiste à de nombreuses consultations électorales, sans succès. Battu aux cantonales de 1934 (canton de Chaulnes), il échoua également aux législatives de 1932 et 1936 dans la circonscription de Péronne (Somme). En 1932, après avoir obtenu 805 voix au premier tour sur 21 578 inscrits, il se maintint au second tour mais ne recueillit que 138 suffrages. En 1936, ses résultats ne furent guère supérieurs : il ne regroupa que 1 154 voix sur son nom au premier tour (sur 22 184 inscrits) et se désista en faveur du candidat socialiste en application des accords de Front populaire.

Il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif du préfet de la Somme le 5 mars 1940. Arrêté le 13 mars 1940, il fit partie des internés évacués vers la zone sud devant l’invasion allemande. Il fut détenu à la prison Saint-Pierre de Marseille (Bouches-du-Rhône), puis interné au camp de Chibron, commune de Signes (Var) le 26 juillet 1940. Il était sur la liste des communistes "dangereux" comme "agitateur professionnel". L’administration le fit inculper pour avoir chanté l’Internationale avec trois autres camarades dans la nuit du 24 au 25 décembre 1940. Transférés à la prison de Toulon le 14 février 1941, les quatre prévenus furent condamnés par le tribunal correctionnel de cette ville à un an de prison et 100 francs d’amende, et le parquet fit appel de cette décision

Fernand Hermann était marié et père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4905, notice HERMANN Fernand, Robert par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 16 septembre 2021.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Nat., F7/13130, rapport du 26 juillet 1932 et F7/13681, Jeumont, 3 février 1928. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 3 W 188 (Jean-Marie Guillon). — Arch. Dép. Nord, M 154/191 et M 595/69. — Arch. Dép. Somme, Z 691. — Arch. Dép. Var, 4 M 291 et 292 (Jacques Girault). — Le Travailleur de Somme et Oise, 29 septembre-5 octobre 1934 et 2-8 janvier 1937. — M.-F. Talon, Mémoire de Maîtrise, Lille III-1974, op. cit. — Lachapelle, op. cit.. — notes Jean-Marie Guillon.

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