FARDEL Jean, Albert, Antoine

Par Albert Ayache

Né le 21 juillet 1901 à Nice (Alpes-Maritimes), mort le 28 août 1981 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; instituteur puis professeur d’histoire et géographie au Maroc puis en France ; syndicaliste de l’enseignement, secrétaire du syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire, membre de l’Union des syndicats CGT.

Originaire d’une famille pauvre (père garçon cocher et mère domestique), Jean Fardel passa par l’École normale de Nice (1917-1920) et fut nommé, le 1er octobre 1920, instituteur à Saïdia, petite bourgade maritime marocaine jouxtant l’Algérie. Deux ans après il était à Oujda où il fut le secrétaire de l’Amicale des instituteurs, d’octobre 1922 à octobre 1925 et, à ce titre, assista en 1923 au 2e congrès de l’Amicale primaire du Maroc à Casablanca. Jean Fardel vécut l’affaire Boussard* ; le mouvement de protestation contre la remise à la disposition de Boussard* fut la manifestation collective déterminante pour l’avenir du syndicalisme au Maroc. C’est d’Oujda que partirent les premiers télégrammes et les premières pétitions de protestation, ce qui valut aux instigateurs, Faurant et Fardel, des remises à la disposition de leur administration d’origine, sanctions qui ne furent pas appliquées en raison de l’ampleur de la protestation au Maroc et en France (1925). Après avoir passé baccalauréat et licence, Jean Fardel devint professeur d’histoire et géographie au lycée d’Oujda (du 1er octobre 1925 au 30 septembre 1932), puis au lycée Lyautey à Casablanca (1932-décembre 1940).

Son activité syndicale prit alors une autre ampleur et il fut secrétaire général adjoint, de 1936 à 1941, des Amicales secondaires du Maroc transformées en 1935 en syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire (SPES). Il appartint avec Badiou*, le secrétaire général, à la fraction cégétiste du SPES et, en cette qualité, il assista à des congrès de l’Union des syndicats, en particulier à celui de février 1938 où la tendance « pacifiste » se réclamant du syndicaliste français René Belin* apparut comme majoritaire. Au sein de l’Union, il eut la responsabilité des problèmes d’enseignement et de formation. Pour y répondre, il aida à la création des Collèges du travail.

Révoqué en 1940, puis réintégré après avoir été rétrogradé de deux classes, Jean Fardel fut déplacé à Oujda, puis à Mazagan (1er janvier 1941-30 septembre 1943), pour retrouver enfin son poste à Casablanca. Il participa à toutes les réunions et à tous les contacts qui préparèrent le réveil du mouvement syndical enseignant au début de l’année 1943. Après quoi, il fut secrétaire général du SPES, de 1943 à 1950, et membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats. Il approuva au congrès de novembre 1950, les positions du bureau de l’Union, sur la constitution d’une centrale syndicale marocaine et l’abolition du Protectorat.

Très à l’aise dans l’enchevêtrement des textes administratifs, français et marocains, concernant la carrière et la rémunération du personnel, il fut le défenseur habile, souriant et efficace des membres de l’enseignement, de ses collègues comme du petit personnel marocain. En octobre 1951, il revint en France et enseigna à Montpellier puis à Perpignan avant de prendre sa retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49409, notice FARDEL Jean, Albert, Antoine par Albert Ayache, version mise en ligne le 12 mars 2009, dernière modification le 12 mars 2009.

Par Albert Ayache

SOURCES : A. Ayache, Le mouvement syndical au Maroc, t. 1, op. cit.. — G. Oved, La gauche française et le nationalisme marocain, t. 2, op. cit..

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