Par Jean Prugnot
Né le 22 juillet 1902 à Paris (XVe arr.), mort le 17 septembre 1952 à Corbeil (Essonne) ; ouvrier horloger-bijoutier puis agent technique ; militant socialiste et coopérateur ; conseiller municipal de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).
Fils d’Albert Fournier et de Cécile Charbonnel, Albert Fournier, après des études primaires, entra en apprentissage et travailla comme ouvrier horloger-bijoutier jusqu’en 1929. Élevé dans un milieu foncièrement catholique, il avait abandonné, dès l’adolescence, ses croyances religieuses, après une douloureuse crise morale, et avait adhéré à la Libre-pensée. Il était membre de la Ligue des droits de l’Homme.
Syndiqué à la CGT, Albert Fournier adhéra en 1928 à la section du Parti socialiste SFIO de Villeneuve-le-Roi, dont il fut le trésorier jusqu’en 1939. En 1930, la crise économique l’ayant obligé à abandonner son métier, il parvint à se faire embaucher comme câbleur par l’Association des ouvriers en instruments de précision (AOIP), rue Charles-Fourier, à Paris (XIIIe arr.), importante coopérative de production de matériels téléphoniques, appareils de mesures électriques, gyrocompas de marine, etc.
En 1935, Albert Fournier fut élu, sur une liste d’union antifasciste, conseiller municipal de Villeneuve-le-Roi. Il était un des six conseillers municipaux socialistes SFIO, dans une municipalité dirigée par le communiste Pierre Bonneval. Les cinq autres conseillers étaient : Édouard Carel, instituteur retraité ; André Boucard, cheminot PLM ; Maurice Sauvé, cheminot PO ; Tisserandet, libraire chez Meissin ; Jean Mazières, cheminot PLM. En septembre 1939, il fit partie des cinq membres désignés par le préfet pour remplacer les conseillers communistes de la municipalité, mais il refusa le poste.
En 1941, Albert Fournier fut contraint d’aller travailler en Allemagne, à Eberswald, au nord-ouest de Berlin. Rentré en France en 1946, il retourna à l’AOIP où il devint agent d’approvisionnement, puis chef de service de la main-d’œuvre, enfin agent technique, et reprit son activité de militant socialiste.
Albert Fournier qui, d’autre part, était membre sociétaire de la coopérative et avait été élu président de l’Association des déportés du travail de Seine-et-Oise, occupait également la fonction de trésorier de la Caisse des écoles de Villeneuve-le-Roi. Vivant seul avec sa mère, devenue infirme à la suite d’un accident, il était resté volontairement célibataire, craignant, s’il avait fondé un foyer, de ne plus pouvoir faire face aux responsabilités qu’il assumait. Sa santé ébranlée par le surmenage, il mourut à l’âge de cinquante ans à l’hôpital de Corbeil-Essonnes (Seine-et-Oise, Essonne) où il avait dû être transporté.
Par Jean Prugnot
SOURCES : Correspondance avec Mme G. Lemu (Villeneuve-le-Roi), Maurice Sauvé (Paris XIIIe arr.) et Alain Bara (Athis-Mons).