HIRTZEL Émile

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

Né le 12 septembre 1886 à Strasbourg (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine), mort le 17 février 1968 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; architecte des chemins de fer ; syndicaliste CGTU, puis CGT, communiste ; trésorier de l’Union des syndicats de cheminots CGT d’Alsace et de Lorraine.

Fils de Frédéric Hirtzel, garde-frein auxiliaire des chemins de fer, domicilié à Strasbourg-Cronenbourg, et de Salomé Haas, tous deux protestants, Émile Hirtzel entra lui aussi aux chemins de fer d’Alsace et de Lorraine. Il était sous-chef de bureau aux chemins de fer de Strasbourg . Architecte du réseau, il géra la reconstruction des ponts détruits pendant la guerre. En 1921, il faisait partie du conseil d’administration de l’union des syndicats de cheminots CGT d’Alsace et de Lorraine. Il passa avec cette organisation à la CGTU en 1922 et fut élu ou réélu trésorier l’année suivante. Il fut élu le 22 août 1934 président du comité local d’action de Strasbourg, groupant l’Union CGTU, la Fédération des syndicats professionnels, le Syndicat des échelles 5 à 10 et le Syndicat National. Il fut l’un des quatre délégués de l’Union unitaire à la commission créée le 9 décembre 1934, qui aboutit le 26 mai 1935 à la fusion de l’Union des syndicats CGTU de cheminots d’Alsace et de Lorraine, de la Fédération des syndicats professionnels, de l’Union CGT, du Syndicat des échelles 5 à 10. Il avait vraisemblablement appartenu très tôt au parti communiste, mais il le quitta en 1929 pour suivre Hueber dans la dissidence en 1929. Il s’opposa toutefois à l’alliance du maire de Strasbourg Hueber avec les autonomistes et les cléricaux et il quitta sa formation en 1935. En 1938 il était gérant de l’hebdomadaire Arbeiterpolitik, qui paraissait depuis 1933 et était l’organe de l’IVKO, Internationale des partis communistes d’opposition. Son frère, le pasteur Auguste-Frédéric Hirtzel, avait rejoint le parti autonomiste. Selon les Renseignements généraux, Émile Hirtzel serait par la suite revenu au PCF. On ignore si ce retour date de la période de la clandestinité ou de celle de la Libération. Pendant l’annexion de fait de l’Alsace, la Reichsbahn le muta d’office à Karlsruhe (Bade). Il figura en 1947 sur la liste communiste aux élections municipales.

Militant de l’Union des syndicats cheminots CGT d’Alsace et de Lorraine, il fut reçu, avec Albert Simbsler* dès le 28 novembre 1944 par Lemaire, directeur général adjoint de la SNCF, et Wisdorf, directeur de la région Est. Ils négocièrent l’annulation des nominations et promotions prononcées par la Reichsbahn, le maintien en qualité d’auxiliaires provisoires des agents embauchés par les Allemands, la conversion des salaires et pensions au taux de 1 à 15, la suspension immédiate des membres des organisations nazies (sauf si leur maintien provisoire ne soulevait pas d’objection de la part de l’administration ou du personnel), la création d’une commission d’épuration de l’ancien réseau d’Alsace et de Lorraine, une avance de 50 % aux familles des agents mobilisés dans l’armée allemande ou retenus en Allemagne, et le paiement immédiat des émoluments aux familles des emprisonnés ou déportés.

En tant que trésorier général, il prononça, le 6 juillet 1945, le rapport financier au congrès de l’Union qui avait lieu à Bischheim et fut confirmé dans sa fonction. Retraité comme chef d’études, il fut remplacé au congrès suivant, en 1947, par Albert Kirig* et devint trésorier général adjoint. En 1949-1952, il était trésorier de la caisse mortuaire du Bas-Rhin, la plus importante caisse de décès des trois départements d’Alsace et de Lorraine. En 1952, il devint trésorier général des retraités et en 1954 à nouveau secrétaire trésorier général adjoint de l’Union.

Émile Hirtzel avait épousé Elise Buhler.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4948, notice HIRTZEL Émile par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 4 septembre 2016.

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

SOURCES : Arch. Nat., F7 13402, 13403. — Arch. Dép. Bas-Rhin, 98 AL 640, 98 AL 723, 102 AL 47, 121 AL 855, 554 D 152. — Notice DBMOF. — Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, t. 16, p. 1605, notice de Léon Strauss. — Jean-Claude Richez : « Parti communiste d’opposition », Encyclopédie de l’Alsace, t. 10, 5866-5868. — Jean-Claude Richez, « Le parti communiste d’opposition », dans Richez, Strauss, Igersheim et Jonas : Jacques Peirotes et le socialisme en Alsace, Strasbourg 1989, p. 89-91. — Volkstribüne, Metz, du 21 février 1922. — Arbeiterpolitik, 1938, Ve année, n° 45. — Le Cheminot unifié, janvier 1945. — Le Cheminot, juin 1949, juin 1952, décembre 1954.

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