FAVIER Albert, Émile

Par Jean-François Poujeade

Né le 7 mars 1934 à Bellerive-sur-Allier (Allier) ; ouvrier métallurgiste puis directeur de MJC ; syndicaliste CGT et militant communiste de Saône-et-Loire.

Né d’un père maçon originaire de Saint-Étienne (Loire) et d’une mère ouvrière textile originaire de Mâcon (Saône-et-Loire), Albert Favier et sa famille s’installèrent définitivement dans la préfecture de Saône-et-Loire en février 1936. Son père, qui participa aux grèves du Front populaire, mourut d’un accident du travail en octobre 1936. Cet accident, dû à la négligence du patron, alimenta un profond sentiment d’injustice chez le jeune garçon.

Albert Favier effectua de 1948 à 1952 un apprentissage de maréchal-ferrant et, en 1949, se syndiqua à la CGT. Travaillant dans l’Ain (à Saint-Laurent, commune limitrophe de Mâcon), il était syndiqué à la section de l’entreprise métallurgique Monet-Goyon à Mâcon (fabrique de motocyclettes). En 1952, à la fin de son apprentissage, il dut changer de métier car celui de maréchal-ferrant commençait à disparaître dans le Mâconnais. Il fut employé chez Monet-Goyon comme OS1. Il se lia rapidement avec les nombreux militants CGT de cette usine de 600 ouvriers, notamment André Bénas. Meneur dans une grève, il fut rapidement changé de service.

Secrétaire fédéral des Vaillants depuis 1949 (et ce jusqu’en 1964) et membre du bureau fédéral de l’UJRF, Albert Favier devint membre du comité fédéral du PCF en 1952. Il avait suivi une école fédérale en 1951 et une école centrale d’un mois (réservée aux militants de la jeunesse) en 1952, alors qu’il était membre du bureau de la section de Mâcon. En 1955, il fut appelé au service militaire qu’il effectua en Allemagne puis en Algérie où il resta treize mois, jusqu’au 1er mai 1957.

À son retou, Albert Favier reprit son métier de tourneur-fraiseur chez Monet-Goyon et, après s’être occupé des jeunes syndiqués CGT de Mâcon, devint secrétaire du syndicat de Monet-Goyon et délégué du personnel. Le 22 novembre 1963, il quitta l’usine pour devenir permanent à la fédération communiste de Saône-et-Loire, chargé du travail à la campagne (il effectua une nouvelle école centrale d’un mois en août 1965). En 1965, il quitta le poste de permanent du fait des difficultés de la fédération pour le rémunérer tout en restant membre du bureau fédéral jusqu’en décembre 1966 où il ne demanda pas sa réélection. Il retrouva difficilement un travail à Mâcon, dans une petite usine métallurgique. Victime d’un accident de la route qui lui abîma la colonne vertébrale, il dut quitter ce travail le 10 mai 1968 et ce fut comme employé d’une agence d’assurance qu’il vit les grèves de mai-juin 1968.

Parallèlement, Albert Favier militait, depuis le début des années 1960, dans l’amicale des locataires de sa cité HLM qui créa un comité culturel et social, celui-ci réclamant, à partir de 1963, la création d’une MJC qui vit le jour en 1965. À la rentrée 1968, il remplaca comme semi-permanent le directeur de la MJC. En 1970, il devint directeur-adjoint de la MJC l’Héritan et quitta donc définitivement le monde de l’industrie. Titulaire de son diplôme de directeur, il devint directeur de la nouvelle MJC du quartier populaire des Gautriats en 1974. Dès sa prise de fonction en 1970, il milita au syndicat CGT des MJC de Bourgogne. Il siégea à la commission administrative nationale de la FERC-CGT de 1988 à 2001. Élu secrétaire du comité d’entreprise de la région Bourgogne (1978-1990), il représenta la région au comité central d’entreprise de la FFMJC dont il fut secrétaire de 1986 à 1988.

Face aux problèmes d’emploi que rencontraient les jeunes diplômés, Albert Favier soumit l’idée de départ en préretraite, dont il bénéficia en 1991. Il quitta alors ses responsabilités en Bourgogne pour rejoindre le syndicat des retraités des MJC en constitution, dont il fut le secrétaire de 1994 à 2001. À cette date, ayant des ennuis de santé, il quitta définitivement les responsabilités nationales pour s’investir en Saône-et-Loire dans le collectif interprofessionnel des retraités CGT et siégea au secrétariat de 2002 à 2006. Depuis 1995, il militait également au collectif des retraités de la région Mâcon-Tournus-Cluny dont il était un membre encore très actif (membre du bureau) en 2009.

Dès on retour d’Algérie, Albert Favier avait participé à la création de la première association d’Anciens d’Algérie. En 2009, il était toujours adhérent du PCF, de la FNACA, de l’ARAC et des Amis de l’ANACR.

Albert Favier se maria à Mâcon en novembre 1978 avec Jacqueline Morel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49480, notice FAVIER Albert, Émile par Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 16 mars 2009, dernière modification le 27 juillet 2009.

Par Jean-François Poujeade

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire. — Arch. d’Adiamos 71. — Divers entretien avec Albert Favier, février-mars 2009. — État civil de Bellerive-sur-Allier (extrait d’acte de naissance), 2009.

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