FAIVRE André, Joseph

Par Jean-François Poujeade

Né le 4 juillet 1923 à Bantanges (Saône-et-Loire), mort le 30 novembre 2020 à Mervans (Saône-et-Loire) ; maçon ; militant communiste, secrétaire de la fédération PCF de Saône-et-Loire (1950-1975), membre du comité central du PCF (1961-1971) ; conseiller général (1973-2001), conseiller municipal (1977-1995) puis adjoint au maire (1995-2001) de Montceau-les-Mines.

Élevé dans une famille de dix enfants dont l’un, Roger Faivre, fut journaliste à l’Humanité tandis qu’un autre, Michel Faivre, fut maire (non communiste) de Cuisery, André Faivre était le fils de Marcel Faivre, ancien cultivateur devenu artisan maçon, et de Marie née Gaudillère, cuisinière. Titulaire du certificat d’études primaires, André Faivre dut cesser sa scolarité en 1935 mais, la loi prolongeant la scolarité à quatorze ans ayant été votée, il suivit des cours postscolaires agricoles organisés dans le canton. Dès le printemps 1939, il commença à travailler sur les chantiers avec son père et accompagnait sa mère aux travaux des champs l’été (ses parents louant une petite ferme de 6 hectares). Sa famille n’était pas communiste mais son père fut candidat aux municipales de 1935 à Loisy (canton de Cuisery) sur une liste de gauche conduite par Tony Bué* et fit campagne pour le socialiste René Burtin, élu député en mai 1936. André Faivre le qualifait d’« adversaire » du PCF dans un questionnaire de 1950.

André Faivre fut réfractaire au STO et aux chantiers de Jeunesse de juillet 1943 à la Libération. Il adhéra au PCF en décembre 1944 lors d’une réunion à Huilly assurée par Jean Gacon*. Il devint secrétaire de la cellule de Loisy à son retour du service militaire en 1946, puis secrétaire de la section aux cotés de Charles Ravat* et Georges Massard*. Il fut élu membre du comité fédéral en 1948 et quitta Cuisery en 1950 pour se faire embaucher à Chalon dans une entreprise de maçonnerie, mais également pour militer au sein du secrétariat fédéral. Ce secrétariat avait la particularité d’être collectif à la suite du remplacement de René Moreau*. La police signalait alors qu’André Faivre était un « militant très dévoué […] qui fait une montée en flèche ». Il devint permanent en 1952 en tant que secrétaire politique de la fédération communiste, poste qu’il occupa jusqu’en 1975. Proche de Waldeck Rochet*, bressan comme lui et avec qui il travailla pendant toute la période où celui-ci fut député de Saône-et-Loire (1945-1958), lié aussi à Gaston Plissonnier*, André Faivre fut membre du comité central, suppléant en 1961, puis titulaire à partir de 1964 jusqu’à 1971. Après Waldeck Rochet* et Rémy Boutavant, il fut donc la principale personnalité communiste de Saône-et-Loire pendant plus de cinquante ans.

Impliqué dans le monde associatif, responsable durant dix-huit ans de l’Amicale des locataires de sa cité HLM Aubépin à Chalon-sur-Saône, puis au conseil (FCPE) des parents de l’école, André Faivre se présenta à de multiples élections : dans le canton de Cuisery en 1955 (27,69 % des suffrages exprimés), dans celui de Chalon-Nord lors de l’élection partielle du 20 novembre 1956 (26,20 % des suffrages exprimés), aux élections municipales à Chalon-sur-Saône en 1959 (deuxième position derrière Victor Ponsot*) et en 1965 (tête de liste). En 1973, il fut présenté dans le nouveau canton de Montceau-Sud (partie de Montceau-les-Mines et ville de Saint-Vallier à gestion communiste) où il fut élu. Il conserva ce siège sans interruption jusqu’en 2001. Les scores flatteurs qu’il obtint (60.78 % au second tour en 1976 par exemple) étaient le résultat d’un travail de terrain considérable. Il échoua en revanche aux diverses élections législatives. En 1958, 1962 et 1967, il fut candidat dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire (Chalon-sur-Saône–Louhans) qui était difficile pour le PCF. Il y obtint généralement des scores inférieurs aux autres candidats communistes du département (15,13 % des suffrages exprimés en 1958 par exemple, mais néanmoins 23,26 % en 1967). À partir de 1968, il fut candidat dans la 4e circonscription (Chalon/Montceau) où il obtint de biens meilleurs scores (par exemple 23,62 % en 1978, meilleur score d’un candidat PCF en Saône-et-Loire et 20,71 % en 1981 alors que le 2e score communiste du département était de 11,96 % dans la 5e circonscription). Ces bons résultats confirment son implantation dans le bassin minier de Montceau. En 1977, André Faivre conduisit une liste d’Union de la gauche à Montceau-les-Mines, ville prise par la droite en 1965. La liste d’union, avec 49,30 % des suffrages exprimés échoua de peu, victime notamment de dissensions parmi les socialistes. Il fut l’un des deux élus de gauche au scrutin de ballottage.

André Faivre devint délégué à la Communauté urbaine sur proposition du conseil municipal de Saint-Vallier à majorité PCF. Le conseil communautaire l’élit premier vice-président (le président était le socialiste Camille Dufour) et le désigna comme délégué au conseil régional de Bourgogne dont il devint vice-président en 1979 aux côtés de Pierre Joxe*. En 1988, André Faivre fut pour la dernière fois candidat aux élections législatives. Si son score de 12,60 % resta supérieur à celui des autres candidats communistes du département, il soulignait la baisse d’influence du PCF. Suite à l’élection du député socialiste Didier Mathus comme maire de Montceau-les-Mines en 1995, il devint adjoint au maire, poste qu’il occupa jusqu’en 2001. À cette date, il ne demanda pas le renouvellement de son mandat de conseiller général, laissant sa place au maire de Saint-Vallier, Alain Philibert (PCF) qui fut élu. Retiré dans sa Bresse natale, à Mervans (Saône-et-Loire), André Faivre n’en continua pas moins de militer ardemment tant au Parti communiste que dans les différents groupements et associations (ATTAC par exemple) qu’il avait parfois initiés (Comité de vigilance contre l’extrême droite en Bresse).

André Faivre s’était marié à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire) en décembre 1965 avec Paulette Pugeaut, militante communiste avec qui il eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49481, notice FAIVRE André, Joseph par Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 16 mars 2009, dernière modification le 7 décembre 2021.

Par Jean-François Poujeade

ŒUVRE : Une vie au vingtième siècle. Des combats, continuons !, éditions ILV, 2011.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Centre d’archives contemporaines de Fontainebleau, diverses notices individuelles. — Témoignages d’André Faivre à l’auteur. — État civil de Bantanges, 2008 ; fichier INSEE des décès.

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