Par Dominique Loiseau, Claude Pennetier
Née 3 novembre 1928 à Auxerre (Yonne), morte le 22 juillet 2021 à Vaison-la-Romaine (Vaucluse) ; militante du PCF et de l’UFF, secrétaire générale (1968-1981), puis vice-présidente (1981-1989) de l’UFF, membre du comité central du PCF (1964-1987).
Jacqueline Darmont-Sarnette naquit à Auxerre, mais dès qu’elle eut deux mois, elle partit avec ses parents en Provence, à La Seyne-sur-Mer (Var). Elle avait une sœur (Gilberte) et un frère aînés (René). Sa mère, Paula Sarnette, était issue d’une modeste famille paysanne. Son père, René Darmont, membre de la Société des gens de lettres, essayait en vain de vivre de sa plume ; employé de bureau à la SNCF, il avait été licencié en 1920. Il fut interné au camp de Chibron (près de Signes, Var), le 20 juin 1940 ; malade, il en fut libéré en janvier-février 1941. Il fut journaliste communiste. Sa mère mourut à quarante-trois ans, alors que Jacqueline avait treize ans. Celle-ci, qui rêvait d’être institutrice, dut alors quitter l’école un an plus tard pour devenir dactylo. Titulaire d’un certificat d’études complémentaires commerciales comme sténo-dactylographe, elle travailla au théâtre de Toulon (Var). Adhérant de la CGT en 1946, elle appartenait au syndicat du spectacle.
À la Libération, elle était réfugiée à Chantelouve (Isère) où elle apporta son aide aux maquisards. Elle adhéra aux Jeunesses communistes en janvier 1945 sur les conseils de son père, puis au PCF le 3 novembre 1945. Elle fut secrétaire à l’organisation de la cellule locale de Pont-de-Bois à Toulon, membre du comité de section ville (Toulon), membre de la commission des jeunes de la section. Elle militait également à l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Elle se maria le 24 décembre 1949, à Toulon (Var), avec Robert, Alexandre Gelly*, ajusteur, qui sera maire du Plessis-Robinson.
Jacqueline Darmont-Sarnette siégea pendant onze ans à la direction de l’UJFF et pendant huit ans au secrétariat national jusqu’en 1957. Elle fut signataire, en 1952, de l’appel à constituer le Comité pour la dignité de la presse féminine, au nom de Filles de France.
Venue à Paris où elle travailla comme journaliste à L’Avant-Garde à partir de janvier 1949, elle se maria et eut quatre enfants à la clinique des Bleuets, selon la méthode psycho-prophylactique. Elle put continuer à travailler (comme fonctionnaire) et militer grâce au partage des tâches dans le couple.
Après avoir suivi l’école fédérale du 20 janvier 1947, puis l’école de la jeunesse en septembre 1948, elle suivit une école de quatre mois (du 4 mars au 6 juillet 1957). Les responsables de la formation la qualifiaient de « très intelligente », mais ayant « une trop grande sûreté d’elle-même », « rigide » et « autoritaire », ayant « de la personnalité ».
Jacqueline Gelly milita surtout au sein de l’Union des femmes françaises, dont elle fut élue au conseil national à partir de 1960 (pour la Seine, puis la Seine-Sud-Ouest en 1965, les Hauts-de-Seine de 1968 à 1985, puis Paris XIXe arr.). Membre du bureau national à partir de 1954, puis du secrétariat à partir de 1965, elle remplaça Yvonne Dumont en 1968 comme secrétaire générale. Elle devint enfin vice-présidente lorsque, en 1981, Annie Péronnet fut élue secrétaire générale, et le resta jusqu’en 1989.
Elle fut, de 1965 à 1968 au moins, membre du secrétariat du PCF du Vllle arrondissement de Paris et membre du comité fédéral. Elle siégea au comité central du PCF de 1964 à 1987.
Morte le 22 juillet 2021 à Vaison la Romaine (Vaucluse), Jacqueline Darmont-Gelly fit le choix de donner son corps à la science.
Par Dominique Loiseau, Claude Pennetier
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Archives de l’UFF (congrès). — Jacqueline Darmont-Gelly, Moi Claire, Stock, 1977. — État civil d’Auxerre.