Par Antoine Olivesi
Né le 10 mai 1881 à Arles (Bouches-du-Rhône), mort en déportation le 15 décembre 1944 à Buchenwald ; ouvrier agricole, journalier, herboriste ; syndicaliste agricole et militant communiste des Bouches-du-Rhône ; conseiller municipal d’Arles (1936-1940).
Étienne Gautier, dont le nom est parfois orthographié Gauthier, était fils de cultivateur. Selon un rapport de police daté de 1912, il fut lui-même ouvrier agricole, journalier et aussi herboriste. À cette date, en compagnie de ses deux frères Joseph, Gabriel (né à Arles en 1884) et Vincent, il fréquentait les groupes anarchistes. Joseph dirigeait le groupe arlésien, était inscrit au carnet B et pratiquait la reprise individuelle. Entré à la Cie PLM, il fut révoqué à la suite de la grève de 1910. Deux ans plus tard, il fut condamné pour pillage de marchandises dans les trains par le tribunal de Tarascon, le 5 mars 1912. Ces marchandises étaient revendues pour alimenter la caisse de propagande. Étienne était abonné à L’Anarchie.
Redevenu ouvrier agricole, Étienne Gautier fut, le 10 avril 1927, élu membre de la commission de contrôle financier du syndicat agricole. Successivement trésorier ou secrétaire syndical, il resta permanent jusqu’en 1939. Étienne Gautier militait également au Parti communiste à Arles. Il fut le candidat de ce parti lors des élections de 1931 au conseil d’arrondissement (327 voix). En 1932-1934, il était trésorier adjoint du rayon communiste d’Arles. Étienne Gautier fut de nouveau présenté en 1934 (407 voix) dans le canton d’Arles-Ouest où il recueillit 407 suffrages. Il figura, en mai 1935, sur la liste du PC aux municipales. De nouveau candidat en 1936 après la démission du socialiste Sixte-Quenin*, Étienne Gautier fut élu conseiller municipal. Il conserva cette fonction jusqu’au 25 janvier 1940, date à laquelle il fut déchu de son mandat par décret.
Étienne Gautier mourut en déportation à Buchenwald le 15 décembre 1944.
Par Antoine Olivesi
SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/54 ; VM2/283 et 285 ; M 5/265 ; M 6/10810 (rapport de police et notice individuelle, des 23 avril et 29 novembre 1912) ; M 6/11379 (rapport du 26 août 1932 et rapport préfectoral (non daté). — Rouge-Midi, 1er septembre et 2 décembre 1934. — René Bianco, Le Mouvement anarchiste…, op. cit., t. II, p. 30. — État civil d’Arles.