FILACHET Suzanne [née DUBOIS Suzanne]

Suzanne Dubois arriva à Amiens en 1912 où son père avait été nommé agent général de la compagnie Saint-Gobain. Elle se maria avec René Filachet en 1918 au Havre où elle était évacuée avec sa famille.

Infirmière, Suzanne Filachet appartenait entre les deux guerres à l’Œuvre des mères et enfants de la guerre, dirigée par le docteur Devraigne. Dès lors, elle ne cessa de se consacrer à de nombreuses œuvres sociales, de bienfaisance, de protection maternelle et infantile. Elle présida activement le Vestiaire amiénois, l’Entraide de guerre (1939-1940), le Bol de lait, le Timbre antituberculeux et l’Union professionnelle féminine. Elle fut également d’un grand dévouement à la tête du Comité des œuvres sociales des organisations de résistance (COSOR).

Son mari, le docteur René Filachet, fut président régional de l’ordre des médecins. En 1944, suite au bombardement de la prison d’Amiens (opération Jéricho), il avait sauvé et planqué à l’hôpital Henri Moisan*, blessé. Résistant OCM et militant socialiste SFIO avant 1939 (sous un pseudonyme), ce dernier avait été arrêté en janvier 1944 pour la seconde fois et incarcéré à la prison d’Amiens. Militant gaulliste après 1947, Henri Moisan fut élu conseiller municipal socialiste puis gaulliste à Amiens et fut candidat UDSR au sénat.

Lors du rapatriement des prisonniers de guerre en 1945, Suzanne Filachet contribua à l’organisation et au fonctionnement du comité d’accueil d’Amiens. Elle fut membre de la délégation spéciale de cinq membres nommés en juin pour suppléer au conseil municipal d’Amiens dissous en mai 1950 jusqu’à la tenue de nouvelles élections le 2 juillet. Ce fut tout naturellement qu’elle reçut pour attributions l’assistance, le secours, les établissements de bienfaisance, les affaires sociales, l’hygiène et la salubrité. _ Dans les années 1950, elle était vice-présidente de l’Union départementale des œuvres privés sanitaires et sociales, vice-présidente des Amis des vieux, secrétaire de l’Entraide picarde, membre de la commission d’Action sociale et des pupilles de la nation, de l’Office départemental des anciens combattants et des victimes de guerre, de la Caisse des écoles et de l’œuvre des cantines scolaires d’Amiens. Juge assesseur suppléant du tribunal pour enfants d’Amiens, elle était officier d’académie et titulaire d’une médaille décernée par l’académie de médecine pour son action au sein des œuvres antituberculeuses.