GESRETS Eugène

Élu sur la liste CGT au conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale des Côtes-du-Nord en 1946, cet ouvrier parqueteur était secrétaire de l’UL-CGT de Plémet en 1947, région du sud des Côtes-du-Nord marquée par la concentration ouvrière de l’usine des kaolins et le poids des employés du sanatorium de Bodiffé.

Quelques dirigeants de premier plan jouèrent un rôle majeur dans la scission, notamment les socialistes Yves Le Foll* (secrétaire fédéral de la SFIO) ou André Laithier* (qui cumula les responsabilités départementales à la FEN et à FO après 1948), voire le communiste Édouard Forget, conseiller général de Dinan (1945-1949). Mais Eugène Gesrets fut l’un des rares cadres syndicaux intermédiaires à faire le choix de FO début 1948 dans le département. Le préfet notait d’ailleurs dans un rapport en novembre 1948 « qu’il était difficile de trouver des délégués énergiques et surtout compétents pour contrecarrer l’emprise tout de même assez forte de la CGT dans les milieux ouvriers ».

Militant SFIO isolé, Eugène Gesrets figurait en quatrième position sur la liste FO à l’élection du conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale des Côtes-du-Nord le 6 juin 1950 mais ne fut pas élu (FO obtenant trois sièges avec 5 732 voix, soit 20,3 % des suffrages exprimés). La CGT qui présenta Marcel Wingert*, ouvrier des kaolins de Plémet, pour contrer Gesrets, recula cependant de trois sièges, recueillant 13 087 voix (46,3 % des voix et neuf sièges). Il est vrai que la direction de l’UD avait été décapitée par les arrestations du 11 mai 1950 consécutives à une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre un convoi ferroviaire militaire. La CFTC confirma ses résultats précédents avec 33,3 % et six sièges.

Eugène Gesrets, qui était aussi membre du comité de surveillance du sanatorium local, n’apparaît plus dans la vie syndicale après 1950. A-t-il un lien avec Théophile Gesrets, maire SFIO de Trédias en 1947 ?