FOREST Louis, dit « Le père Forest » [Allier]

Par Julian Mischi

Né le 25 octobre 1880 à Saint-Félix (Allier), mort le 4 juillet 1974 à Saint-Félix ; maréchal-ferrant puis buraliste ; militant socialiste (jusqu’en 1920) puis communiste et syndicaliste agricole de l’Allier ; maire de Saint-Félix (1912-1935).

Fils de Gilbert Forest et de Caroline Renaud, Louis Forest fut élevé dans une ambiance familiale républicaine. Il fut marqué par les discours de ses parents et grands-parents sur la Révolution française et le passage de Fouché dans le département, qui conduisit à l’arrestation du seigneur local, le comte de Fradel du château de Rax, guillotiné à Lyon en 1793.

Maréchal-ferrant de la petite commune rurale de Saint-Félix, Louis Forest adhéra au Parti socialiste SFIO et s’abonna à l’Humanité en 1908. La même année, il devint président du syndicat agricole local. Il fut sollicité en 1912 pour conduire une liste républicaine contre le châtelain de Saint-Félix, Desboudet, maire sortant, qui rencontra alors pour la première fois une opposition. Ayant recueilli un grand nombre de voix au premier tour alors qu’il ne se présentait pas, Louis Forest se présenta au second tour et entra au conseil municipal le 19 mai 1912 comme maire socialiste. Lors de cette même année, il devint président de la caisse locale du Crédit agricole qu’il avait créée comme d’autres caisses locales dans la région.

Pendant la Première Guerre mondiale, il fut appelé à Grenoble (Isère) où il travailla dans une usine du 14 décembre 1914 au 18 novembre 1918 et milita avec des socialistes isérois. De retour de Grenoble, à partir de 1918, il fit de la propagande en faveur de la IIIe Internationale. En décembre 1920, il fut auditeur lors du congrès de Tours où il participa aux deux dernières séances. Lors de la scission, il rejoignit la Section française de l’Internationale communiste et mit sur pied et dirigea la première cellule locale du PCF en 1924 qui comptait alors six adhérents.

Louis Forest, qui parlait le patois local et dont le métier de maréchal-ferrant lui permettait un contact permanent avec la population, fut réélu en 1924 maire de Saint-Félix jusqu’en 1935. Hormis les scores très importants qu’elle accorda au jeune Parti communiste, la commune rurale se singularisa par l’érection en 1922 d’un monument aux morts jamais inauguré par les représentants de la République française du fait d’une épitaphe jugée révolutionnaire : « Saint-Félix à ses enfants victimes de la guerre ».

À la Libération, Louis Forest retrouva le conseil municipal en tant qu’adjoint du maire communiste, Michel Lasset, puis se retira de la vie municipale en 1965. Il continua son engagement dans le mouvement syndical paysan en étant responsable local de l’association des preneurs de baux ruraux et du syndicat de défense du cheptel.

Veuf en première noce de Jeanne Sarrazin et en seconde noce de Marie Ouby, il exploitait quelques hectares et fut également buraliste. Lors de son décès, le 4 juillet 1974, Louis Forest était président de la caisse du Crédit agricole de Saint-Germain-des-Fossés (Allier) qui regroupait une dizaine de communes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49661, notice FOREST Louis, dit « Le père Forest » [Allier] par Julian Mischi, version mise en ligne le 30 mars 2009, dernière modification le 30 mars 2009.

Par Julian Mischi

SOURCES : Les Nouvelles de l’Allier, n° 172, juillet 1974 ; n° 301, 7-13 décembre 1970. — Renseignements communiqués par Gaston Lacroix.

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