GAY Jean, Pierre

Par Maurice Moissonnier

Né le 29 janvier 1907 à Lyon, IIe arr. (Rhône), mort le 26 juin 1984 à Lyon, VIIe arr. ; ouvrier mécanicien en automobiles ; syndicaliste CGT et militant communiste du Rhône ; résistant des MUR, responsable de l’action ouvrière.

Fils de Pierre Gay, domestique lors de sa naissance, et de Clotilde Héritier, rien ne semblait à l’origine prédisposer Jean Gay à devenir un militant actif du mouvement ouvrier lyonnais. Son père, devenu gardien d’usine, était membre d’un cercle catholique et sa mère était très croyante. Il lui fallut d’abord s’imposer face à un milieu familial hostile à ses orientations politiques et rejeter les habitudes de pensée que lui avait données l’école libre religieuse qu’il avait fréquentée. Il se maria le 2 février 1927 avec Jeanne Goudet.

Jean Gay adhéra en 1931 au Parti communiste et, dès juillet 1932, il connut sa première arrestation, suivie d’emprisonnement à la suite d’une manifestation de chômeurs à laquelle il participait. En 1933 et 1934, il assura le secrétariat de la cellule locale de La Villette dans le IIIe arrondissement de Lyon et, en avril 1935, il fut présenté aux élections municipales sur la liste du Bloc ouvrier et paysan dans le même arrondissement. Cette liste obtint 2 504 voix au premier tour et se désista au second tour pour la liste socialiste.

En 1937, Jean Gay fut élu secrétaire du syndicat CGT des chauffeurs de transports en commun et, en 1938, à la suite d’un changement d’emploi, il devint secrétaire de la section syndicale des ouvriers de Renault-Vénissieux. Cette année-là, à l’occasion de la grève du 30 novembre contre les décrets-lois de Daladier, il fut arrêté une deuxième fois et sérieusement brutalisé. Avec de tels antécédents, l’autorité militaire le soumit à une surveillance vigilante lorsqu’il fut mobilisé en 1939. Ainsi, en juin 1940, il fut emprisonné sous l’inculpation de tentative de création d’une cellule dans l’armée parce qu’il avait publiquement exprimé son opinion sur les responsabilités de la bourgeoisie dans la capitulation. En juillet 1940, il fut remis en liberté provisoire sans que son affaire fût classée.

Compte tenu de cette situation et de l’insécurité qu’elle comportait, le Parti communiste, avec lequel il avait repris contact, décida de différer son incorporation dans l’organisation clandestine. Dès le mois d’octobre de la même année, Jean Gay contribua cependant à la formation d’un groupe autonome de résistance qui rejoignit en 1941 « Les Petites ailes » devenues par la suite « Combat » et, en 1942, le MUR. À la fin de 1942 le PC clandestin, qui avait examiné son cas, le laissa militer dans les Mouvements unis de Résistance où il siégea au directoire régional en tant que chef de l’action ouvrière. Le 7 mars 1944, il fut arrêté par la Gestapo, torturé puis déporté à Neuengamme.

À sa Libération, Jean Gay trouva du travail à la Sécurité sociale ; de 1945 à 1948, il fut secrétaire départemental de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants patriotes (FNDIRP), puis président de 1949 à 1956.

Jean Gay continua à militer dans les rangs du Parti communiste, après sa retraite, à la section de Calvire (Rhône). Son fils, René Gay*, fut, dans les années 1950, l’un des secrétaires de la fédération du Rhône du PC.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49668, notice GAY Jean, Pierre par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 31 mars 2009, dernière modification le 3 avril 2009.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. de l’UD-CGT du Rhône. — Réponses à un questionnaire biographique. — La Voix du Peuple, hebdomadaire régional du PC. — Le Progrès, avril 1935-décembre 1938. — État civil de Lyon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable