FOLINAIS Joseph, Marie, Eugène, Aimé

Fils de Prosper Folinais, laboureur, et de Marie née Brouard, ménagère, Joseph Folinais, cultivateur à Plurien, militait à la SFIO dès les années 1930, dans le sillage du syndicaliste agricole CNP Théodore Amiot* (1900-1986) qui fut candidat aux législatives en 1936 à Dinan. Pionnier de la coopération agricole, cet ancien combattant de 14-18 participa à la création de la coopérative d’Erquy à la Libération.

Conseiller municipal à quarante-huit ans dans la municipalité à dominante laïque dirigée par Jean Mainguy, Joseph Folinais fut aussi candidat SFIO aux cantonales de Pléneuf-Val-André en 1945. Obtenant 1 109 voix au premier tour (20.68 % des suffrages exprimés), il talonnait le radical André Cornu (1 311 voix) pour lequel il se désista afin de contrer le conservateur Gicquel (2 519 voix). En 1931, le candidat SFIO Valot avait recueillit 388 voix, soit 17.15 % des suffrages.

Lors de la démission du sénateur en 1948, la SFIO préféra cette fois présenter le docteur Velly* (688 voix et 14.67 % des suffrages), au détriment de Joseph Folinais qui s’était rapproché du PCF en raison de ses options unitaires. Ne figurant pas sur la liste de Théodore Amiot* qui devint maire SFIO de Plurien en 1947, Joseph Folinais rompit d’ailleurs avec le milieu socialiste pour rejoindre le PCF en 1950. À côté du glissement généralisé en Bretagne radicaux/SFIO, ce type de transferts militants SFIO-PCF, très net dans le Morbihan notamment, était moins marqué dans les Côtes-du-Nord.

En 1951, Joseph Folinais se présenta sous l’étiquette communiste aux cantonales, obtenant 20,1 % au premier tour puis 23,8 % au second, sans pouvoir inquiéter le notable André Cornu. Pour contrer son ancien camarade, la SFIO avait parachuté son secrétaire fédéral, Yves Le Foll*, qui obtint seulement 320 voix et 6,67 % des suffrages. En 1953, Joseph Folinais retrouva un siège de conseiller municipal, sous l’étiquette PCF, appuyant l’action du maire SFIO puis PSU Théodore Amiot*, élu sans discontinuer jusqu’en 1977.

En 1958, la gauche unie (14 % des voix) s’était rassemblée derrière le docteur Velly (futur PSU), implanté à Erquy où il côtoyait Joseph Erhel, maire communiste de la commune entre 1971 et 1983. Mais en 1964, ce fut Joseph Folinais qui se présenta aux cantonales comme seul candidat de la gauche (1 062 voix soit 21,8 % des suffrages exprimés). Il fut largement battu dès le premier tour par Guillaume Guédo qui resta conseiller général jusqu’au basculement du canton en 1994, au profit du médecin PS Patrick Boullet (petit-fils du maire MRP d’Angoulême, Roger Baudrin). Joseph Folinais se retira de la vie politique locale en 1977, peu avant son décès en avril.

Joseph Folinais s’était marié à Plurien en octobre 1925 avec Anne Lucas.